Montrouge : lycéen, sans papiers, Djelil est soutenu par son lycée

Lycéens et professeurs du lycée Jean-Monnet ont manifesté ce mercredi leur soutien à la vingtaine d’élèves qui espèrent une régularisation.

 Montrouge, lycée Jean-Monnet, mercredi 16 mai. Plusieurs dizaines d’élèves et de professeurs ont manifesté leur soutien à la vingtaine d’élèves sans papiers scolarisée dans l’établissement, dont Djelil.
Montrouge, lycée Jean-Monnet, mercredi 16 mai. Plusieurs dizaines d’élèves et de professeurs ont manifesté leur soutien à la vingtaine d’élèves sans papiers scolarisée dans l’établissement, dont Djelil. LP/E.D.

    Avec sa blouse grise et ses gants de travail, Djelil est sorti devant les grilles du lycée Claude-Monet, ce mercredi matin. Entouré par ses camarades et quelques professeurs qui ont décidé de le soutenir car l'adolescent, comme une vingtaine d'autres élèves de cet établissement, n'a pas de papiers.

    Djelil est né au Burkina-Faso il y a 16 ans. Il résidait en Côte d'Ivoire jusqu'à son arrivée en France, seul, le 13 février 2017. Il est expulsé de Lyon au bout de quelques semaines. « On m'a alors envoyé en Italie », confie le garçon. Revenu en France, à Paris cette fois, il rencontre « monsieur Richard », engagé dans le Réseau éducation sans frontières (RESF). « Il m'a hébergé et permis d'intégrer le lycée Jean-Monnet à Montrouge, raconte le jeune Burkinabé. Depuis la rentrée, j'y étudie la maçonnerie, et je vis à l'hôtel dans la même ville. » Djelil terminera sa formation l'année prochaine. D'ici-là, il espère régulariser sa situation pour pouvoir poursuivre ses études, et devenir « chef de chantier ».

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    « C'est bientôt la période des examens de fin d'année. Les étudiants qui n'ont pas de situation régulière vont décrocher un diplôme mais se retrouveront dans l'incapacité de trouver un travail, déplore Richard Moyon, de RESF. Certains peuvent donc se trouver à la rue, formés, mais sans possibilité d'avenir ».

    L'associatif a des exemples d'intégration réussie, comme celle de Nacer, ancien lycéen aussi : « Il vivait dans la rue, rapporte Richard Moyon. Les professeurs l'ont aidé à régulariser sa situation, il a passé ses examens, et aujourd'hui il vit dans son studio et travaille dans la maintenance des appareils électriques et du chauffage. »

    Un rassemblement identique a été organisé au lycée Joliot-Curie, à Nanterre. Avec une même demande : que les nouveaux diplômés « aient des papiers avec le droit de travailler à leur majorité ».