Loiret : l'Etat met fin au dispositif d'aide aux femmes battues, faute d'argent

Depuis le 1er juillet, les deux postes d'assistants aux femmes victimes de violences conjugales ne sont plus financés par l'Etat. 

En 2016, les deux travailleurs sociaux du Loiret ont rencontré 425 femmes victimes de violences. (Illustration) 
En 2016, les deux travailleurs sociaux du Loiret ont rencontré 425 femmes victimes de violences. (Illustration)  LP/Frédéric Dugit

    Les femmes battues du Loiret doivent désormais se débrouiller seules. Depuis le 1er juillet, selon France Bleu Orléans, la préfecture du Loiret a mis un terme au financement de deux postes d'assistants sociaux qui intervenaient dans les commissariats et gendarmeries pour aider les femmes victimes de violences conjugales.

    Ces postes d'«intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie» (ISCG) étaient financés via le Fonds interministériel de prévention de la délinquance depuis décembre 2015. Ces deux travailleurs sociaux, salariés de l'association Aidaphi, avaient accompagné pas moins de 425 femmes en 2016 dans le Loiret.

    Des fonds redirigés vers la lutte contre la radicalisation ?

    «Les violences conjugales, c'est un phénomène complexe, qui nécessite une approche particulière par des travailleurs sociaux formés, ce n'est pas le boulot des policiers ni des gendarmes de faire du soutien social ou juridique aux femmes victimes de violences», a réagi Jean-Philippe Plaine, délégué syndical CGT à l'Aidaphi, au micro de France Bleu. Chez la police, le syndicat des cadres de la sécurité intérieure se dit «abasourdi».

    Pourtant, le dispositif gouvernemental de lutte contre les violences faites aux femmes est censé se dérouler sur trois ans, de 2017 à 2019. «En l'absence d'explication de la préfecture, qui reste muette sur le sujet, on peut faire l'hypothèse que les crédits ont été réorientés vers la lutte contre la radicalisation», rapporte France Bleu Orléans.