POLEMIQUELes Fêtes de Bayonne payantes signent-elles la mort des fêtes ou pas ?

Fêtes de Bayonne payantes: Est-ce « la mort des fêtes » ou une décision logique ?

POLEMIQUE«20Minutes» revient sur l'annonce de la municipalité de Bayonne de rendre payantes ses fêtes d'été pour les non-résidents, et fait réagir ses internautes...
Les fêtes de Bayonne le 30 juillet 2015.
Les fêtes de Bayonne le 30 juillet 2015. - GAIZKA IROZ / AFP
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • L'adjoint à la culture à la mairie de Bayonne justifie ce choix par l'augmentation du budget consacré à la sécurité.
  • Les internautes de 20 Minutes se montrent partagés concernant cette mesure.
  • La ville assure que cette initiative est regardée avec intérêt par d'autres municipalités.

Cette année, les Fêtes de Bayonne (25-29 juillet) seront payantes pour les non-Bayonnais, a annoncé mardi la municipalité. Contacté mercredi par 20Minutes, Yves Ugalde, adjoint au maire chargé de la culture et de l’animation, justifie ce choix par une « hausse substantielle du budget consacré à la sécurité, qui augmente cette année de 500.000 euros. » Si bien que le budget global de l’événement se chiffre désormais à 2,3 millions d’euros.

« L’objectif n’est pas de gagner de l’argent, poursuit l’élu, mais de réduire le déficit, sans rogner sur la sécurité, dont le prix ne peut plus être supporté par les Bayonnais eux-mêmes. »

Un tarif de 7 à 8 euros est envisagé pour les non-résidents, uniquement du vendredi au dimanche. Les enfants (sans doute jusqu’à 16 ans) en seront exonérés. Pour la mise en place, la municipalité mise sur sa particularité : ses fortifications. « C’est un atout d’être entouré de remparts pour gérer cette problématique », souligne l’adjoint. Une dizaine de points d’accès devraient être érigés.

« Le gratuit n’existe pas, il faut payer la sécurité, les secours, le nettoyage… »

Les internautes de 20 Minutes habitués des Fêtes de Bayonne n’ont pas tardé à réagir à cette mesure, et se montrent partagés. « Pourquoi pas ? s’interroge Elodie Richard, Condom [le festival de bandas] est bien payant et cela n’empêche pas les gens d’y aller et d’avoir un super esprit festif. Si du coup certaines personnes qui ne savent pas faire la fête restent chez elles, alors oui. »

Pour Grizly « le gratuit n’existe pas, il faut payer la sécurité, les secours, le nettoyage des rues… Il n’y a rien de choquant. » Palatxuleta estime pour sa part que « les Bayonnais payent déjà les fêtes dans leurs impôts… Non ce n’est pas scandaleux, en revanche c’est plus un problème de principe. Le tout payant, on en a marre et il y a des fêtes de village beaucoup plus conviviales pour le coup. »

« Le résultat est simple, je n’irai plus, alors que j’y allais depuis dix ans »

A l’inverse, d’autres se montrent choqués. « Le résultat est simple, je n’irai plus, alors que j’y allais depuis dix ans, mais déjà les fêtes dans les villages alentours me paraissaient de plus en plus attrayantes et plus conviviales » s’indigne PhilFF.

« Je suis sceptique sur le paiement, s’interroge Citoyennecritique. Les touristes consomment et font travailler les commerces. Pourquoi n’y aurait-il pas un pourcentage symbolique donné aux caisses de la ville par ceux qui profitent de cette manne touristique ? Cela permettrait d’alléger le budget municipal… » Pour Cedrick Dagorn, c’est, ni plus ni moins que « la mort des fêtes. »

La ville assure être conforme au droit en vigueur

Yves Ugalde estime au contraire que « c’est un acte militant pour nous, pour assurer la pérennité de ces fêtes auxquelles nous sommes très attachés. Et je peux vous dire que l’on regarde notre initiative avec beaucoup d’intérêt du côté de Nîmes, Arles, Dax ou Mont-de-Marsan… »

Sur la question de la légalité d’une telle mesure, la ville assure être conforme au droit en vigueur. « Nous travaillons depuis cinq mois sur ce dossier et avons évidemment consulté notre avocat. Et depuis, nous avons obtenu l’autorisation de la préfecture » tranche Yves Ugalde.

Ville de 50.000 habitants, Bayonne reçoit un flot de 800.000 à un million de personnes chaque année pour ses fêtes.

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