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Erdogan compare le sort des Palestiniens à Gaza à celui des Juifs sous les nazis

Recep Tayyip Erdogan lors du sommet des dirigeants musulmans à Istanbul, vendredi.
Recep Tayyip Erdogan lors du sommet des dirigeants musulmans à Istanbul, vendredi. © Kayhan Ozer/Presidential Palace/Handout via REUTER
La Rédaction avec AFP

Un sommet des dirigeants musulmans s'est ouvert vendredi en Turquie. 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a comparé vendredi le sort des Palestiniens de Gaza à celui des Juifs sous les nazis à l'ouverture d'un sommet des dirigeants musulmans qui devrait condamner l’État hébreu à la suite du bain de sang dans l'enclave palestinienne. «Il n'y a pas de différence entre les atrocités subies par le peuple juif en Europe il y a 75 ans et la brutalité dont souffrent nos frères à Gaza», a lancé le président turc, qui tire à boulets rouges sur Israël et son Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis ce bain de sang, dans son discours d'ouverture.

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Il a accusé les dirigeants «d'un peuple qui a subi toutes sortes de tortures dans les camps de concentration durant la Seconde guerre mondiale» d'attaquer les Palestiniens «en usant de méthodes similaires à celles des nazis». Avant d'ouvrir le sommet, Recep Tayyip Erdogan avait reconnu en haranguant des milliers de manifestants rassemblés dans le centre d'Istanbul pour apporter leur soutien aux Palestiniens, que le monde musulman avait «échoué dans le test de Jérusalem», n'ayant pas réussi à empêcher le transfert de l'ambassade américaine vers la ville sainte depuis Tel-Aviv. «Les violations commises (par Israël) à Jérusalem et en Palestine s'expliquent par les divisions et les différends entre les musulmans eux-mêmes», a-t-il ajouté. «Nous devons nous sacrifier pour défendre nos lieux saints. Si nous devions nous unir, Israël ne pourrait pas poursuivre ses violations», a-t-il encore dit.

A l'issue de la manifestation, Recep Tayyip Erdogan a présidé le sommet de dirigeants du monde musulman regroupés au sein de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qu'il a invités à Istanbul pour faire condamner Israël après la mort, lundi, de près de 60 Palestiniens sous les balles israéliennes dans la bande de Gaza en manifestant contre le transfert de l'ambassade américaine à Tel-Aviv. Lors de la manifestation de soutien aux Palestiniens, son Premier ministre Binali Yildirim avait pour sa part accusé Israël «d''imiter Hitler et Mussolini». 

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Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah, présent à Istanbul pour participer au sommet de l'OCI, s'est aussi adressé à la foule. Il a accusé l'administration américaine de chercher à «provoquer un conflit religieux dans la région» en transférant son ambassade en Israël à Jérusalem.

L'intervention d'"une force de protection internationale" demandée

Le communiqué final qui sera publié à l'issue du sommet appelle notamment à envoyer «une force de protection internationale» dans les Territoires palestiniens et «condamne les actions criminelles des forces israéliennes contre les civils désarmés» dans la bande de Gaza, a appris l'AFP auprès de participants. Le texte accuse en outre l'administration américaine «de soutenir les crimes d'Israël, y compris en le protégeant au Conseil de sécurité de l'ONU». Il appelle aussi l'ONU à mettre sur pied «une commission d'enquête internationale» pour faire la lumière sur le bain de sang de Gaza.

Le texte épingle aussi Washington en qualifiant le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem d'«acte de provocation et d'hostilité contre la nation islamique». Issu de la mouvance islamo-conservatrice, Recep Tayyip Erdogan se pose en ardent supporteur de la cause palestinienne et ne cache pas son soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, bête noire des autorités israéliennes. Ce discours trouve un écho chez l'électorat traditionnel de Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre succession lors des élections anticipées prévues le 24 juin, et lui a permis de bâtir une certaine popularité dans le monde arabe.

La réunion d'Istanbul se tient au moment où le monde arabo-musulman est miné par des divisions et des rivalités qui rendent peu probable toute mesure concrète à l'égard d'Israël. L'Arabie saoudite, dont le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir est attendu à Istanbul, et ses alliés du Golfe ainsi que l’Égypte, voient d'un mauvais œil le soutien de la Turquie d'Erdogan à des mouvements comme les Frères musulmans et le Hamas, ainsi qu'au Qatar, qu'ils cherchent à isoler. Ryad et ses alliés, qui semblent avoir assoupli leurs positions vis-à-vis d'Israël, seraient en outre réticents à d'éventuelles actions susceptibles d'aliéner Washington dont ils espèrent le soutien pour endiguer l'Iran chiite, qu'ils voient comme la principale menace dans la région.

Parmi les chefs d’État assistant au sommet figurent le roi Abdallah de Jordanie, le président iranien Hassan Rohani, son homologue soudanais Omar el-Béchir, ainsi que les émirs du Qatar et du Koweït. La réunion se tient au moment où la Turquie et Israël s'écharpent à coups d'invectives et de sanctions diplomatiques depuis le bain de sang de Gaza. Ankara a ainsi renvoyé provisoirement l'ambassadeur d'Israël en Turquie Eitan Naeh et le consul général d'Israël à Istanbul. Israël a pris une mesure similaire à l'encontre du consul général turc à Jérusalem.

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