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La Libye, trois ans plus tard : un pays à l'abandon

La Libye est aujourd'hui un pays à la dérive, peut-être au bord de l'implosion.

Le Monde

Publié le 19 mars 2014 à 11h23, modifié le 19 mars 2014 à 11h23

Temps de Lecture 2 min.

Il y a trois ans, le 19 mars 2011, l'aviation française, bientôt secondée par la Royal Air Force, l'une et l'autre appuyées par les Etats-Unis, intervenait en Libye. Essentielle pour appuyer les rebelles libyens, qui combattaient au sol, cette opération débouchait, en octobre de la même année, sur la mort du dictateur Mouammar Kadhafi et l'effondrement de son régime. Triste anniversaire : la Libye est aujourd'hui un pays à la dérive, peut-être au bord de l'implosion.

Victorieux, l'opposition et les groupes de rebelles armés n'ont jamais su s'entendre pour administrer la Libye – immense contrée de quelque huit millions d'habitants, s'étirant de la Méditerranée aux déserts de l'Afrique subsaharienne. Aucun gouvernement solide n'a pu être formé.

La semaine dernière, le dernier à avoir occupé le poste de premier ministre, Ali Zeidan, a pris la fuite, destitué par le Parlement. On lui reproche d'avoir été incapable de reprendre le contrôle des installations pétrolières du pays, notamment des terminaux de la côte orientale, aux mains de groupes armés.

L'un d'eux revendique une quasi-indépendance pour l'Est libyen (la Cyrénaïque). Décidé à vendre l'or noir pour son propre compte, il a réussi à affréter un pétrolier. C'est ce bâtiment que la marine américaine a intercepté lundi 17 mars au large de Chypre (Le Monde du 18 mars). Signe de l'invraisemblable chaos régnant dans le pays, les exportations pétrolières se sont effondrées : d'un million et demi de barils/jour en 2011, elles sont passées à 235 000, selon la compagnie d'Etat, la NOC.

MILICES ET BANDES ARMÉES TIENNENT LA RUE

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Les investissements sont au point mort, la vie économique vitrifiée. Dans les grandes villes, l'insécurité atteint des records. Il n'y a plus de ministre de l'intérieur. Milices et bandes armées tiennent la rue, cocktail de grand banditisme et d'islamisme. Ironie, amère, de l'histoire : Londres, Paris et Washington déconseillent à leurs ressortissants de se rendre en Libye.

Féroce, l'un des meilleurs spécialistes du Proche-Orient, le journaliste Patrick Cockburn écrit dans The Independant : « L'un des traits les plus stupéfiants des événements de Libye aujourd'hui est le peu d'intérêt qu'ils suscitent de la part de ces pays qui partirent si allégrement en guerre en 2011. »

Selon Human Rights Watch, les milices retiennent quelque 8 000 personnes dans leurs prisons, où la torture serait routinière. Ces milices s'affrontent volontiers les unes les autres, et cette bataille prend, chaque jour davantage, l'allure d'un conflit destiné, in fine, à séparer l'est de l'ouest du pays. Ce triste tableau n'a pas pour objet de porter un jugement a posteriori sur l'intervention occidentale, encore moins de minimiser ce qu'a été la dictature de Kadhafi.

Soutenue par la Ligue arabe et l'ONU, l'opération de 2011 – que Le Monde a défendue – a été décidée dans un moment singulier : on pouvait raisonnablement craindre un massacre de grande ampleur dans la ville de Benghazi. Mais la réalité de la Libye d'aujourd'hui amène à poser cette question : peut-on se désintéresser à ce point d'une situation que l'on a, à tort ou à raison, quelque peu contribué à créer ?

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés La Libye s’enfonce dans la crise politique, économique et sécuritaire

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