Yvelines. Le parc de Thoiry a beau avoir 50 ans, il ne cesse d'innover

Mai 2018 marque le demi-siècle du zoo de Thoiry (Yvelines) créé par le comte de La Panouse. Rencontre avec son directeur général.

Thierry Duguet, le directeur général du groupe Thoiry. (©Les Nouvelles)
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Thierry Duget, directeur général du groupe Thoiry (qui regroupe également le safari de Peaugres, en Ardèche, le château du Colombier, près de Rodez et le zoo de Santo Inacio au Portugal) revient sur l’épopée du safari de Thoiry créé il y a 50 ans dans les Yvelines.

Pourquoi le comte de la Panouse a-t-il décidé de créer un zoo dans l’enceinte de son château en 1968 ?

Cela fait plus de 400 ans que le château appartient à la famille. Mais entretenir un château, cela a un coût ; il est donc nécessaire de trouver une activité commerciale. D’où l’idée, totalement iconoclaste pour l’époque, d’installer dans le parc des animaux en semi-liberté alors que les visiteurs, eux, sont enfermés dans leur voiture.

Ce concept de zoo revisité était alors une première en France.

Étant donné la nouveauté de l’idée, y a-t-il eu des réticences à l’époque ?

Oui car beaucoup de personnes pensaient que mélanger différentes espèces était une très mauvaise idée, qu’ils ne pouvaient pas vivre ensemble et qu’ils allaient s’entre-tuer. Quant aux habitants du village, s’il y a pu y avoir quelques mécontents, il n’y avait pas non plus de groupes de zadistes prêts à en découdre.

Mais le succès immédiat (1 million de visiteurs dès la première année) du zoo de Thoiry, présenté comme l’Afrique à 40 kilomètres de Paris, a donné raison à la famille de La Panouse. Ce petit village alors méconnu a désormais une résonance dans le pays entier.

Les premiers animaux étaient directement importés d’Afrique ?

Oui. À la fin des années 60, le monde des zoos n’était pas encore professionnalisé. Aujourd’hui, tout a changé et tout est contrôlé par différentes instances, notamment les services vétérinaires. Les grands zoos européens officiels dépendent de l’EAZA (Association européenne des zoos et aquariums).

C’est cet organisme qui régule les échanges d’animaux entre les zoos et les programmes d’élevage d’animaux en danger. Si l’on veut obtenir une nouvelle espèce, c’est à cette association qu’il faut s’adresser. Et il faut s’y prendre longtemps à l’avance car elle doit vérifier si le personnel est formé à cette espèce.

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Il faudra ensuite peut-être construire un type d’enclos ou d’abri bien spécifique… Il y a bon nombre de paramètres à prendre en compte. Il faut également voir si c’est une demande à but de reproduction et si oui, regarder de près la génétique des bêtes envoyées. C’est un travail de longue haleine.

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22 millions de visiteurs en 50 ans

Quelle est la spécificité de Thoiry ?

Thoiry n’est pas un zoo de ville. Ici, nous faisons en sorte que les animaux soient le plus proches possible de leurs conditions à l’état sauvage. Comme nous accueillions des animaux sauvages, notre spécificité est de leur donner de grands espaces. 170 ha du parc sont utilisés à cet effet.

Ce grand parc permet également de donner beaucoup de liberté aux visiteurs. Ils sont aux alentours de 400 000 chaque année et viennent principalement de la région parisienne. Parmi eux, 80 000 scolaires car parmi nos missions figurent, comme dans tous les zoos, la pédagogie et la sensibilisation à la préservation des espèces.

Depuis l’ouverture en mai 1968, Thoiry a accueilli 22 millions de personnes. Aujourd’hui, plus d’un millier de vertébrés sont visibles par le public.

Le château est ouvert au public, la famille de La Panouse y réside-t-elle toujours ?

Le château est la demeure privée de Paul de la Panouse. Il n’appartient pas au zoo. Le rez-de-chaussée est effectivement ouvert grâce au comte qui invite les visiteurs du zoo. La famille habite toujours dans les étages.

Le domaine continue-t-il d’évoluer ?

Bien sûr, et toujours dans l’esprit d’innovation qui l’animait dès le départ. Après le safari, un zoo à pied a été créé.

Puis à un rythme soutenu, de nouvelles animations, toujours au plus près de la nature, sont proposées presque chaque année. La dernière en date étant le Safari air Park qui permet de marcher et rebondir sur un filet juste au-dessus des animaux (lire ci-contre).

Il y a aussi l’unité de méthanisation qui fait figure de première en France ?

C’est une idée de longue date de Colomba de la Panouse, la fille du comte, qui est directrice déléguée générale du parc. Aujourd’hui, elle est sur les rails.

L’objectif : créer de l’énergie verte grâce au fumier des animaux du parc et le fumier bovin et équin d’éleveurs et de haras à proximité afin de pouvoir chauffer les installations du parc zoologique et du château grâce à une énergie renouvelable. Le château de Thoiry sera le premier château classé Monument historique en France à se chauffer au biométhane.

Cette opération se fait également en partenariat avec GRDF, qui exploite le réseau. Du biométhane y sera injecté permettant d’alimenter près de 2 000 foyers dans huit communes voisines et ce jusqu’à Plaisir.

Un hôtel au sein du parc est également évoqué depuis plusieurs années ?

Effectivement, le projet d’un hôtel au cœur du parc avait été évoqué. Mais pour l’heure, il n’y a absolument rien de concret. Rien n’est sorti des cartons.

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