POLITIQUE - Maryam Pougetoux est étudiante, syndicaliste à l'Unef, n'a rien fait d'illégal, mais continue, plus d'une semaine après son interview à M6, de faire polémique, malgré une mise au point faite dimanche 20 mai sur le site BuzzFeed. À tel point que le port de son voile fait dorénavant l'objet d'une discorde chez les députés macronistes.
Prenant le contre-pied des ministres Gérard Collomb et Marlène Schiappa, qui ont chacun exprimé leurs réserves sur la tenue de l'étudiante, le député LREM Aurélien Taché, ex-responsable de l'Unef et auteur d'un rapport sur l'intégration, a pris la défense de la jeune femme. "Le président de la République a dit une chose intéressante sur la société, c'est que l'État était neutre, mais pas la société", a affirmé ce lundi 21 mai sur Europe 1 le député du Val-d'Oise, qui a ajouté: "je ne vois pas de difficulté tant qu'elle répond au mandat que lui ont confié ses camarades" (vidéo ci-dessous).
Une lecture que partage Fiona Lazaar, également députée LREM du Val-d'Oise qui a appelé à "cesser de tout mélanger" sur son compte Twitter. "Maryam a été élue présidente de l'Unef pour son projet étudiant, pour sa personnalité. Une femme ne se résume ni à son apparence, ni à son voile, ni à sa religion", a tweeté l'élue macroniste.
Invité sur RMC à s'exprimer (encore) sur le cas de Maryam Pougetoux, Aurélien Taché a insisté: "l'islam est la deuxième religion de France. Ce voile, c'est son identité". Une affirmation qui a provoqué l'ire de son collègue LREM du Cher, François Cormier-Bouligeon. "Le voile identité de l'islam? Cette allégation est à la fois infondée et dangereuse", a pesté sur Twitter le député, considérant que "le voile est un signe ostentatoire imposée par une fraction radicalisée de l'islam".
Même son de cloche du côté du député Sylvain Maillard. L'élu de Paris évoque "un message volontairement ambigu véhiculé par le choix d'une porte parole voilée." Avant de terminer son message par ces mots: "la liberté n'est pas neutralité."
En des termes moins lapidaires, la député LREM Anne Christine Lang estime de son côté que "la religion prend beaucoup trop de place dans le débat public".
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