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Sous les hashtags #PayeTonAuteur et #AuteursEnColère, le monde du livre exprime son mécontentement du gouvernement. Avec un président qui fait part régulièrement de son amour de la littérature et une ministre de la Culture qui fut codirectrice d'Actes Sud, les auteurs pensaient être écoutés. Pourtant, comme l'explique Le Journal du dimanche, ni Emmanuel Macron ni Françoise Nyssen ne seront présents aux États généraux du livre, qui ont lieu mardi 22 mai. Un rassemblement pour réfléchir à « l'avenir du statut social de l'auteur » et aux « modèles économiques dans le secteur du livre », précise le site Auteurs en colère.
Environ 270 000 personnes sont soumises au statut d'artiste-auteur, écrivains mais aussi illustrateurs de livres ou auteurs compositeurs. Pour se faire entendre, ces professionnels ont lancé une pétition sur le site Change.org. « Dans un contexte devenu particulièrement difficile pour les auteurs ces dernières années, un bouleversement complet de notre régime social et fiscal se prépare sans que les auteurs et leurs représentants soient consultés », expliquent les auteurs de la pétition sur le site. En cause ? La hausse de la CSG, qui, pour un artiste-auteur au smic, « représente une perte nette de 138 euros par an », explique au Journal du dimanche Samantha Bailly, vice-présidente du Conseil permanent des écrivains.
« Traités de façon inéquitable »
« Nous allons être traités de façon inéquitable par rapport au reste des Français. (...) Nous réclamons une écoute véritable, pas une posture d'écoute », précise Samantha Bailly au Journal du dimanche. Face à la prochaine réforme de leur statut, au 1er janvier 2019, les auteurs de la pétition précisent sur le site Change.org que « les auteurs du livre ne sont pas des actifs comme les autres ». Alors qu'ils sont rémunérés en moyenne une fois par an, « trois à six mois après l'arrêté des comptes des éditeurs », ils expliquent que « de cette situation imposée découlent de nombreuses contraintes qui doivent être prises en compte par les pouvoirs publics ». Ils font notamment référence au prélèvement à la source, dont la mise en place pourrait être « un calvaire » administratif et financier, explique Samantha Bailly.
Allez hop ! On signe et on fait tourner! Pas d'auteurs, pas de livres - Signez la pétition ! https://t.co/EEkYb8J5QV via @ChangeFrance #auteursencolère #payetonauteur @Samanthabailly
— Tatiana de Rosnay (@tatianaderosnay) 14 mai 2018
Ce mouvement de protestation a reçu le soutien de grands auteurs comme Guillaume Musso, Marc Levy ou encore Tatiana de Rosnay, signataire de la pétition. La mobilisation de ces professionnels a déjà trouvé un écho chez les membres du gouvernement puisque la ministre de la Culture rencontrera les artistes-auteurs le 21 juin prochain. Un premier pas a déjà été fait concernant la hausse de la CSG : un décret prévoit de compenser cette hausse par une aide, comme l'explique Le Journal du dimanche. Malgré tout, les artistes-auteurs restent inquiets : « Comment le gouvernement peut-il laisser les auteurs du livre dans une situation d'extrême gravité, sans que nos spécificités et celles du monde du livre soient prises en considération ? » s'interrogent-ils dans leur pétition.
Un écrivain payé au Smic. !... C'est qu'il a fait le choix de ne pas travailler à coté, et de ne vivre "que" de sa plume...
Pas très courageux... Un peu traine savate, ... C'est un choix qu'il faut assumer... Et dans cette posture, réclamer est une imposture...
... Et je ne signerai pas cette pétition car elle se trompe de combat. En quel honneur devrais je être traité différemment du reste des contributeurs à la société ? La CSG est universelle, je suis citoyen comme les autres. Le vrai sujet, c'est le pourcentage que mes éditeurs me reversent, c'est l'incitation à l'achat des livres et des produits culturels, c'est la bonne santé des ventes. Le vrai sujet, c'est ça.
Mais quel scandale, mais que fait le gouvernement ?
Décidément ce pays n’accepte le changement que lorsqu’il va vers moins d’effort. Le triomphe du court-termisme de caste.