Pour la première fois, une femme va diriger la Bourse de New York

Pour la première fois en 226 ans d'histoire, le New York Stock Exchange va être présidé par une femme. Stacey Cunningham, jusqu'ici numéro deux de la Bourse de New York, prendra son poste ce vendredi, rapporte le « Wall Street Journal ».

Présente dans le groupe NYSE depuis 2012, après être passée par le Nasdaq, elle succédera à Thomas Farley, président depuis 2014. Ce dernier était le deuxième plus jeune président à être nommé à la tête du « Big Board ». Il va rejoindre une société soutenue par Third Point, le fonds spéculatif fondé par Daniel Loeb, toujours selon le « Wall Street Journal ».

Cette annonce signifie que deux des opérateurs de bourse les plus connus au monde seront désormais dirigés par des femmes. En effet, Adena Friedman est devenue chef de la direction du Nasdaq en janvier 2017.

Comme le souligne le « Wall Street Journal », la nomination de Stacey Cunningham intervient alors que les entreprises de Wall Street sont encore aux prises avec le mouvement #MeToo et tentent de démontrer qu'elles ont dépassé la culture masculine des décennies passées.

Stagiaire en 1994

Stacey Cunningham, 43 ans, est arrivée au NYSE en 1994 en tant que stagiaire d'été, alors qu'elle étudiait le génie industriel à l'Université Lehigh. « J'ai adoré l'endroit dès que j'ai passé la porte, et maintenant je suis très enthousiaste de m'en occuper », a-t-elle déclaré dans une interview au « Financial Times ». Deux ans plus tard, elle commençait à travailler sur le « floor » du NYSE, alors que seules quelques dizaines de femmes exerçaient des fonctions à l'époque à Wall Street, parmi plus d'un millier d'hommes.

Elle avait également comparé ses expériences à la Bourse avec son autre passion : la cuisine. En milieu de carrière, en 2005, elle a passé neuf mois à étudier la gestion culinaire. « La façon dont laquelle vous interagissez avec vos collègues pendant les moments de stress est similaire - tout le monde sait qu'il ne faut pas le prendre personnellement », souligne-t-elle.

Questions de genre

La nouvelle responsable du NYSE n'est pas insensible aux questions de genre. Lors d'une conférence au début de l'année, elle racontait comment elle avait été inspirée par le destin de Muriel Sieber, première femme à travailler au NYSE, en 1967.

Elle notait également que, durant son premier stage, les toilettes des femmes de la Bourse se trouvaient dans une « cabine téléphonique réaménagée » tandis que celles des hommes étaient une pièce « somptueuse » avec des canapés, des équipements et un préposé à plein temps.

Pourtant, ajoutait-elle, dans tous les environnements dominés par les hommes où elle s'est retrouvée, que ce soit en école d'ingénieurs, dans une salle de marché ou dans une cuisine de restaurant, elle n'a « jamais agi comme s'il était question qu'elle soit, ou qu'elle ne soit pas, là où elle devait être ».