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Le réalisateur iranien Jafar Panahi reçoit son trophée à l'aéroport de Téhéran

La fille de Jafar Panahi, Nader Saeivar, au Festival de Cannes le 19 mai à la suite de la cérémonie de clôture. Elle a reçu la palme du meilleur scénario au nom de son père pour le film «Trois Visages». LOIC VENANCE/AFP

Sous le coup en Iran d'une interdiction de sortie de territoire, le cinéaste n'a pas pu se rendre au Festival de Cannes afin de recevoir le prix du meilleur scénario pour son film Trois Visages. Sa fille Nader Saeivar a accepté la palme au nom de son père lors de la cérémonie de clôture samedi et lui a remis à son retour en Iran lundi.

Le 71e Festival de Cannes a été marqué par les absences de deux réalisateurs en compétition officielle pour les films Leto et Trois Visages: Kirill Serebrennikov, assigné à résidence en Russie, et l'Iranien Jafar Panahi, interdit de quitter le territoire jusqu'en 2030. Ce dernier a reçu samedi le prix du meilleur scénario lors de la cérémonie de clôture, prix remis à sa fille Nader Saeivar. À son retour en Iran ce lundi, elle a été accueillie à l'aéroport par le cinéaste qui a eu la surprise de recevoir sa palme d'or devant une petite foule de spectateurs.

Une remise des prix loin des lumières scintillantes de l'auditorium Louis-Lumière du Palais des Festivals à Cannes qui ne reste pas moins une victoire pour Jafar Panahi. Après avoir tourné clandestinement le film documentaire Taxi Téhéran dans les rues de la capitale iranienne en 2010, le réalisateur a été condamné à six ans de prison et vingt ans d'interdiction de filmer ou de quitter le pays. Une peine confirmée en appel en octobre 2011 mais pour l'instant non appliquée.

«Je suis obligé de faire des films dans la clandestinité»

Dans le cadre d'une rétrospective de sa filmographie en 2016 au centre Pompidou, Jafar Panahi a invité un journaliste chez lui à Téhéran en prenant le risque d'alourdir sa sentence. «Je suis obligé de faire des films dans la clandestinité», avait-il déclaré au reporter culturel Jean-Michel Frodon. Ceci n'est pas un film, Pardé, Taxi Téhéran puis Trois Visages, Jafar Panahi n'a cessé de produire des œuvres toujours plus engagées.

Le monde du cinéma lui rend régulièrement hommage, comme en 2015 au Festival international du film de Berlin où le réalisateur a reçu un Ours d'or pour son film Taxi Téhéran. Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, a tout tenté cette année pour permettre à Jafar Panahi de venir présenter son film sur la Croisette. Il a notamment écrit une lettre aux autorités iraniennes, en collaboration avec l'État Français, afin de leur demander de laisser le cinéaste quitter le pays le temps de la quinzaine... sans succès.

Absent physiquement, Jafar Panahi était toutefois très présent dans les esprits à Cannes. Sa fille et le casting de son film Trois Visages n'ont cessé de répéter son nom et de soutenir son travail. C'est également le cas de Cate Blanchett, la présidente du jury, qui a clôturé cette 71e édition en rendant hommage à Jafar Panahi et Kirill Serebrennikov, victimes de la répression dans leur pays respectif.

Le réalisateur iranien Jafar Panahi reçoit son trophée à l'aéroport de Téhéran

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1 commentaire
  • Kianoush Amiri

    le

    Bonjour,
    La fille de Jafar Panahi s'appelle Sulmaz et elle habite en France.
    Nader Saeivar est un homme et son co-scénariste. Merci
    Kianouche Amiri

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