Il faisait passer la frontière à des migrants moyennant 250€ par personne

Un jeune Tunisien domicilié à San Remo, en Italie a été condamné à de la prison ferme pour avoir transporté des migrants jusque sur la Côte d'Azur au moins neuf fois.

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Ch.P Publié le 23/05/2018 à 08:30, mis à jour le 23/05/2018 à 08:47
Image d'illustration de migrants dans la vallée de la Roya Photo JFO

Passeur de migrants, un jeune Tunisien domicilié en Italie, transportait de soi-disant ouvriers en tenue de travail.

Il utilisait un pseudonyme "Abdallah". Percevait 250 euros par personne.

Jugé hier en comparution immédiate, il a été condamné à deux ans de prison ferme, peine assortie d'un mandat de dépôt. Sa voiture a été confisquée. Il est interdit de séjour en France pendant cinq ans.

Abderrahmane Joubert dit ne pas parler la langue française mais corrige les propos de l'interprète en plein procès.

Selon l'enquête, cet artisan installé à San Remo est venu au moins neuf fois à l'aéroport de Nice accompagner des compatriotes. Sa réputation de passeur est connue jusque dans sa région d'origine.

Il achetait régulièrement, pour ses compatriotes, des billets de bus pour Marseille. De manière si régulière qu'un chauffeur de bus a alerté la police.

Malgré des charges accablantes, le prévenu, détenu depuis un mois, nie farouchement.

"Au moins quatorze passages"

Les 400 euros reçus par mandat de Tunisie ? Il dit les avoir remis à un compatriote dont il ignorait la situation irrégulière.

Le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre, rappelle que les quatre personnes qui se sont retrouvées dans le bus pour Marseille "disent à peu près la même chose" sur le tarif pour franchir la frontière.

"Le modus operandi est original", admet le magistrat. "Le réseau, certes familial, est organisé. Les surveillances démontrent qu'il a mis en œuvre au moins quatorze passages".

Pour réprimer cette activité "habituelle, organisée", le procureur requiert deux ans de prison et au moins cinq ans d'interdiction du territoire et la confiscation du véhicule.

Pour la défense, représentée par Me Rim Trifi, "les témoignages disparates d'un migrant et d'un chauffeur de bus", ne suffisent pas à étayer la culpabilité.

"L'enquête ne détermine pas qu'il prend en charge des migrants en Italie", plaide Me Trifi pour appuyer les dénégations de son client.

Le tribunal correctionnel, présidé par Catherine Bonnici, n'a pas été convaincu par les propos du prévenu. Il a suivi les réquisitions du parquet.

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Nice-Matin

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