Italie: Giuseppe Conte, pressenti pour diriger le gouvernement, accusé d'avoir embelli son CV

Il est devenu le nouveau chef de gouvernement d'une Italie qui en attend un depuis deux mois et demi. Giuseppe Conte a été convoqué ce mercredi entre les murs du palais du Quirinal, à Rome, pour s'entretenir avec le président de la République italienne, Sergio Mattarella. Sa nomination a été officialisée à l'issue de cette rencontre. 

Si ce juriste de 54 ans arrive aux portes du pouvoir, son parcours pose question, comme le signale le site de la BBC. Son éloignement du jeu politique jusqu'ici et sa faculté à présider le délicat attelage Mouvement Cinq Etoiles-Lega, coalition qui l'a proposé, font partie des interrogations de l'opinion publique.

Douze pages de CV et quelques imprécisions 

Mais c'est surtout son cheminement professionnel et universitaire, qui ont valu à cet homme d'être envisagé pour ces hautes fonctions, qui laissent perplexes certains observateurs. Giuseppe Conte, qui enseigne le droit privé à Rome et Florence, est accusé d'avoir enjolivé son CV. Les douze pages de ce curriculum vitae, disponibles sur le site de la Chambre des députés, recèlent en effet quelques zones d'ombre. 

Entre autres facultés, Giuseppe Conte affirme avoir fréquenté les bancs de la New York University. Et pourtant, un porte-parole de l'université a expliqué au New York Times que les registres de l'école ne "démontraient pas que Giuseppe Conte avait été inscrit à l'université en tant qu'étudiant ou invité comme membre de la faculté".

Il a toutefois aussitôt apporté une nuance: "Si monsieur Conte n'avait aucun statut officiel, il a reçu l'autorisation de conduire des recherches dans notre bibliothèque juridique entre 2008 et 2014, et a invité un de nos professeurs à intégrer le comité directeur d'un journal juridique italien". 

Un autre doute plane sur ses études. Il dit avoir fait des études de droit à l'International Kultur Institut de Vienne... pourtant dédié à l'enseignement des langues et non à l'art des prétoires ou des cabinets.

Enfin, le journal transalpin Il Foglio a assuré que Giuseppe Conte avait amplifié l'importance de son rôle dans un cabinet juridique baptisé Alpha Studio Legale. Il aurait prétendu en avoir été le fondateur alors qu'il n'en a été en réalité qu'un associé extérieur.