SYRIE - Salim Benghalem, figure du jihadisme français et ancien proche des tueurs de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, a "probablement" été tué en Syrie en novembre dernier, a appris ce mercredi 23 mai l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information de Franceinfo.
Parti en Syrie en mars 2013, ce trentenaire soupçonné d'avoir été un des bourreaux de l'Etat islamique (EI) serait mort dans un bombardement, a ajouté cette source, invitant toutefois à la prudence faute d'éléments de preuve matériels.
Ancien délinquant de droit commun radicalisé en prison, Salim Benghalem aurait été formé par Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) avant de rejoindre les rangs de l'EI où il aurait joué un rôle central dans l'acheminement de jihadistes depuis la France.
En France, il a notamment gravité dans l'entourage de la filière jihadiste dite "des Buttes-Chaumont", du nom d'un parc parisien, où il a rencontré les frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, et Amédy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher. Ces deux attaques avaient fait 14 morts en janvier 2015.
Dans une vidéo de propagande diffusée en février 2015, il avait menacé la France, exprimé sa joie après les tueries de janvier à Paris et appelé des cellules dormantes à prendre les armes contre les citoyens français.
Condamné en son absence à quinze ans de prison en janvier 2016 à Paris
En septembre 2010, il avait été brièvement interpellé pour le projet avorté d'évasion d'un auteur des attentats de 1995 à Paris, Smaïn Aït Ali-Belkacem. Coulibaly et Chérif Kouachi avaient eux été condamnés.
Il est par ailleurs soupçonné d'avoir été avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles, un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014 après dix mois de captivité en Syrie.
Visé par un mandat d'arrêt international et inscrit sur la liste noire des Etats-Unis pour son appartenance à l'EI, il a été condamné en son absence à quinze ans de prison en janvier 2016 à Paris au procès d'une filière d'acheminement de jihadistes en Syrie.
En le plaçant en septembre 2014 sur leur liste noire, les Américains l'accusaient d'effectuer "des exécutions pour le compte" de l'EI.
Quelque 300 jihadistes français, dont 12 femmes, ont été tués sur le théâtre irako-syrien depuis 2014, selon les estimations fournies à l'AFP par une source proche du dossier début mars. 730 adultes et 500 enfants étaient encore sur place à cette date, selon cette même source.
À voir également sur Le HuffPost: