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Au Nigeria, des victimes de Boko Haram violées par des soldats en échange de nourriture

Amnesty International a recueilli plus de 250 entretiens relatant l’horreur dans les camps de déplacés de l’Etat de Borno, où des milliers de personnes sont mortes de faim.

Le Monde avec AFP

Publié le 24 mai 2018 à 05h48, modifié le 24 mai 2018 à 09h22

Temps de Lecture 2 min.

Des femmes ont été violées par des soldats et des miliciens, en échange de nourriture, dans les camps de déplacés du nord-est du Nigeria où sévit le groupe djihadiste Boko Haram, selon un rapport d’Amnesty International publié jeudi 23 mai.

Ce document accuse l’armée nigériane et la milice engagée à ses côtés contre Boko Haram d’avoir « séparé les femmes de leur époux » et de les avoir « enfermées dans des camps annexes isolés, où elles sont violées » depuis 2015, époque à laquelle les autorités ont repris le contrôle des territoires occupés par les insurgés.

La plupart des hommes et des adolescents étaient détenus séparément pour s’assurer qu’ils n’étaient pas liés au groupe djihadiste, les femmes se retrouvant alors seules pour subvenir aux besoins de leur famille, affirme l’ONG de défense des droits humains.

« Au lieu de recevoir une protection de la part des autorités, les femmes et les filles ont été contraintes de se laisser violer pour se nourrir ou ne pas mourir de faim », a déclaré Osai Ojigho, directrice d’Amnesty Nigeria.

Un système organisé d’exploitation sexuelle

Le rapport, qui s’appuie sur plus de 250 entretiens, porte sur les camps établis dans sept villes de l’Etat du Borno – le plus touché par l’insurrection –, dont Bama, Banki, Rann et Dikwa. Plusieurs d’entre elles ont confié avoir été violées fin 2015 et début 2016 dans le camp hôpital de Bama, « où des conditions proches de la famine sévissaient ». « Un [milicien] est venu et m’a apporté de la nourriture. Le lendemain, il m’a dit que je devais aller chercher de l’eau chez lui. Il a alors refermé la toile de la tente derrière moi et m’a violée », a ainsi raconté Ama, 20 ans.

Certaines ont dit avoir été contraintes de devenir les « compagnes » de membres des forces de sécurité « pour ne pas mourir de faim », selon Amnesty, ajoutant que les témoignages font état d’un « système bien organisé » d’exploitation sexuelle.

Par ailleurs, des milliers de personnes seraient mortes de faim dans ces camps, où sévissaient d’importantes pénuries de nourriture, entre début 2015 et juin 2016, lorsque les organisations humanitaires sont arrivées massivement dans le Nord-Est.

L’ONG dénonce l’« impunité » dont jouissent les coupables alors qu’une commission présidentielle a été mise sur pied en août 2017 pour enquêter sur les abus attribués à l’armée, s’est indigné Amnesty. « Personne ne semble avoir été traduit en justice. On ne sait toujours pas si des enquêtes ont réellement eu lieu, car aucune conclusion n’a été rendue publique. »

Le Monde avec AFP

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