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Un groupe d'extrême droite intimide des journalistes de Vice dans leurs bureaux à Montréal

Des hommes masqués ont semé la pagaille dans la salle de rédaction.

Des hommes masqués ont semé la pagaille dans la salle de rédaction.

Photo : Vice Québec

Radio-Canada

Des hommes masqués ont fait irruption dans les locaux de Vice, à Montréal, mercredi après-midi, pour intimider ses journalistes. La dizaine de militants d'extrême droite du groupe Atalante voulaient montrer leur insatisfaction après la publication d'un article.

Un texte de Thomas Gerbet (Nouvelle fenêtre)

Vêtus de noir et masqués aux couleurs du drapeau québécois, les membres du groupe Atalante ont circulé autour des bureaux, crié et jeté des papiers sur les employés. Les intrus n'ont pas forcé la porte, mais ont plutôt profité de la sortie d'une employée pour pénétrer à l'intérieur.

Les hommes masqués, identifiés au groupe anti-immigration Atalante, ont entouré le journaliste Simon Coutu et lui ont remis un trophée intitulé « Prix média poubelles ».

On parle clairement d'intimidation, mais ça ne nous empêchera pas de bien faire notre travail.

Une citation de Simon Coutu, journaliste pour Vice Québec

Atalante s'est vanté de son action sur sa page Facebook en expliquant avoir voulu réagir à la publication d'un article à son sujet, la semaine dernière. Le groupe reproche à Vice d'« attiser un climat dangereux, voire provoquer une guerre ouverte » entre l'extrême droite et les antifascistes.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est intervenu sur les lieux après le départ des manifestants.

« Il n'y aura probablement pas de suite à ça, explique-t-il. Il n'y a pas eu de blessé ni de méfait. Rien d'illégal. »

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec « choquée et dégoûtée »

« La FPJQ est scandalisée, dit son président, Stéphane Giroux. Il s'agit d'une attaque directe à la liberté de presse. C'est une tentative de censure et d'intimidation inacceptable. Aucun journaliste ne devrait subir quelque chose comme ça. On encourage les journalistes à dénoncer toute forme d'intimidation. »

Tout ça commence par des insultes sur les réseaux sociaux. Ensuite, on apostrophe les journalistes sur la rue. Là, on est rendu qu'on envahit leur espace de travail. Ça va être quoi la prochaine étape? Est-ce qu'on va s'en prendre physiquement à eux? Ça nous fait peur.

Une citation de Stéphane Giroux, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec

Philippe Couillard condamne les gestes d’Atalante

« On doit condamner ces actions qui sont de l’intimidation », a affirmé le premier ministre Philippe Couillard, jeudi, en marge de la conférence C2 Montréal. « Ce que ces gens-là ont fait, c’est [de] brimer la liberté d’expression des journalistes », a-t-il ajouté.

La liberté d’expression comprend le droit de « dire n’importe quoi, et même parfois des bêtises », a dit M. Couillard, répétant qu’il faut « répondre à ces bêtises ».

« S’ils veulent la liberté d’expression, il faut qu’ils respectent le fait qu’on va contrer ce qu’ils disent, parce qu’on condamne l’intolérance et la bigoterie dans notre pays. »

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