Maen-Roch. Un garage solidaire pour personnes précaires
Le garage solidaire, ouvert il y a deux mois, propose des voitures à la location et à la vente à prix très attractifs pour les personnes en situation précaire.
Trois voitures sont alignées devant un grand hangar qui abritait autrefois une scierie à l’entrée de Saint-Etienne-en-Coglès. Guillaume Diulein a ouvert il y a deux mois un garage solidaire qui propose des véhicules à la location et à la vente pour les bénéficiaires de minima sociaux.
Pallier les problèmes de mobilité
Une initiative impulsée en 2007 par l’association Yves-Morvan Solidaire qui a implanté son premier garage solidaire à Carhaix (Finistère), puis en a ouvert un second à Guichen (Ille-et-Vilaine). « Le département a sollicité notre association pour ouvrir un garage à Maen-Roch qui concentre des problèmes de mobilité. Le réseau de transport en commun n’est pas très dense et certaines personnes ne peuvent pas acheter ou entretenir une voiture car cela coûte cher. » Des fonds investis par l’Union européenne, l’État, la région, le département et la commune ont permis à ce projet de voir le jour.
Le principe du garage solidaire est double : proposer des services à une population dans le besoin et donner du travail à des personnes en recherche d’insertion professionnelle. « Nous ne sommes pas dans la même démarche qu’un garage classique. On axe notre développement social et économique sur l’humain », précise le responsable du garage, titulaire d’un bac en mécanique automobile et diplômé d’une école de commerce.
Un tremplin pour ceux qui ont perdu pied
« L’idée est d’aménager d’ici quelques mois un atelier dans le hangar et d’embaucher environ 15 personnes, dont une chargée de l’accueil et des tâches administratives. L’objectif est de servir de tremplin à des personnes qui ont perdu pied, qui ont été privées d’un socle. Nous ne leur dispensons pas de formation en mécanique mais nous faisons en sorte qu’ils retrouvent des réflexes de travail : se lever à l’heure, travailler en équipe, respecter la hiérarchie… », précise Guillaume Diulein, actuellement en lien avec les associations d’insertion du pays de Fougères, le CDAS (Comité départemental d’action sociale) et le CCAS (Comité communal d’action sociale).
Pour l’heure, le gérant a vendu cinq voitures, des Citroën C1 et des Peugeot 106, pour un prix moyen de 2 000 € par véhicule. « On rachète ces voitures, vieilles de douze ou treize ans, qui ont entre 180 000 km et 200 000 km au compteur, à des concessionnaires. Mais ce n’est pas parce qu’on les vend à petit prix qu’on vend n’importe quoi. Notre clientèle est exigeante. »
Trois voitures à louer
L’ensemble des trois voitures proposées à la location (5,90 € par jour pour une durée maximale de deux mois) sont actuellement louées. « On sent que c’est important pour les populations des zones rurales de pouvoir se déplacer en toute autonomie et cela passe forcément par la voiture », juge Guillaume Diulein, qui espère élargir sa clientèle à tout le nord de l’Ille-et-Vilaine.
Le gérant a été plutôt bien accueilli par la petite dizaine de garages traditionnels installés à proximité : « Nous n’avons pas le même type de clientèle. Les garagistes cherchent du personnel que nous pourrons leur fournir. En moyenne, les personnes en insertion restent un an chez nous avant de chercher du travail ailleurs. »Pour tout renseignement, rendez-vous sur www.garagesolidaire.fr ou contactez Guillaume Diulein au 07 60 81 50 65.