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Italie : en désaccord avec le président, Giuseppe Conte renonce à être chef du gouvernement

Le président de la République, Sergio Mattarella, s’opposait notamment à la nomination de Paolo Savona, un eurosceptique déclaré, comme ministre des finances.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 mai 2018 à 17h38, modifié le 28 mai 2018 à 09h59

Temps de Lecture 2 min.

En Italie, Giuseppe Conte après sa rencontre avec le président Sergio Mattarella, le 27 mai 2018.

L’Italie plonge de nouveau dans l’incertitude la plus totale. Giuseppe Conte, le chef du gouvernement désigné après de longues tractations entre le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), a annoncé dimanche 27 mai qu’il renonçait à être président du Conseil.

Il sortait d’une rencontre avec le président de la République, Sergio Mattarella, avec qui les discussions achoppaient sur le nom du futur ministre des finances. Giuseppe Conte souhaitait nommer Paolo Savona, 81 ans et eurosceptique déclaré, ce que refusait catégoriquement M. Mattarella. Or, en Italie, c’est le chef de l’Etat qui doit accepter la liste des ministres que le président du Conseil lui présente.

« Je peux vous assurer que j’ai fourni le maximum d’efforts et d’attention pour mener à bien cette tâche et l’avoir fait dans un climat de pleine collaboration avec les responsables des forces politiques qui m’ont désigné », a déclaré M. Conte devant la presse après la rencontre.

Lire aussi le portrait : Article réservé à nos abonnés En Italie , le mystère Giuseppe Conte

La Ligue appelle à de nouvelles élections

Sergio Mattarella a assuré avoir « tout fait pour faciliter l’émergence d’un gouvernement, en respectant notamment les délais demandés par la M5S et la Ligue pour parvenir à un accord ». Mais il a également pleinement assumé sa décision :

« J’avais annoncé à M. Conte que j’accorderai une attention particulière à certains ministères. Il m’a présenté une liste que j’ai acceptée en tous points, à l’exception du choix du ministre de l’économie. Dans mon rôle de garant, je ne pouvais pas accepter un choix qui aurait pu conduire à la sortie de l’Italie de l’euro et provoquer les inquiétudes des investisseurs italiens et étrangers. Il est de mon devoir d’être attentif à la protection de l’épargne italienne, qui est la garantie de protéger la souveraineté de l’Italie. »

Le président de la République, Sergio Mattarella, après sa rencontre avec Giuseppe Conte, dimanche 27 mai.

Le dirigeant du M5S, Luigi Di Maio, a jugé « incompréhensible » ce refus du chef de l’Etat, dont il a réclamé la destitution en invoquant l’article 90 de la Constitution italienne, évoquant la « haute trahison » et « l’atteinte à la Constitution ». « Alors disons-le clairement qu’il est inutile d’aller voter, puisque les gouvernements ce sont les agences de notation, les lobbies financier et bancaire qui les font. Toujours les mêmes », a-t-il également lancé dans un message vidéo, posté sur sa page Facebook.

Le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini, a quant à lui affirmé que la seule solution désormais était la tenue de nouvelles élections législatives, probablement cette année. « Dans une démocratie, si nous sommes toujours en démocratie, il n’y a qu’une seule chose à faire, laisser les Italiens avoir leur mot à dire », a-t-il déclaré devant des partisans rassemblés dans le centre de l’Italie.

Carlo Cottarelli, un économiste, convoqué lundi

Après avoir refusé la liste des ministres présentée par le chef du gouvernement désigné, Sergio Mattarella doit désormais désigner un nouveau président du Conseil mais, cette fois, sans chercher l’aval des vainqueurs des législatives du 4 mars, pour former un « gouvernement du président ». Il a convoqué lundi matin l’économiste Carlo Cottarelli, un ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI), aujourd’hui âgé de 64 ans. Il avait notamment été chargé de la révision des dépenses publiques par le gouvernement d’Enrico Letta (centre gauche) en 2013 et s’était vu attribuer le surnom de « M. Ciseaux ».

Ce gouvernement technique n’obtiendra probablement pas la majorité au Parlement, dominé par le M5S et la Ligue. Cet exécutif serait alors chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à l’organisation des élections, probablement à l’automne.

Le Monde avec AFP

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