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Arabie saoudite : La répression mine les réformes sociétales de Mohamed ben Salman

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ARABIE SAOUDITE: LA RÉPRESSION MINE LES RÉFORMES SOCIÉTALES DE MOHAMED BEN SALMAN
La campagne de répression en Arabie saoudite visant des militantes des droits des femmes, quelques semaines avant que celles-ci ne soit autorisées à conduire, sème le doute sur la méthode assez peu lisible choisie par le prince héritier Mohamed ben Salman (photo) pour réformer le royaume. /Photo prise le 9 avril 2018/REUTERS/Charles Platiau
Charles Platiau

RYAD (Reuters) - La campagne de répression en Arabie saoudite visant des militantes des droits des femmes, quelques semaines avant que celles-ci ne soit autorisées à conduire, sème le doute sur la méthode assez peu lisible choisie par le prince héritier Mohamed ben Salman pour réformer le royaume.

Nommé prince héritier en juin 2017, Mohamed ben Salman (MBS), 32 ans, a lancé un vaste programme de réformes visant notamment à bâtir une économie moins dépendante du pétrole et à libérer les moeurs dans ce pays musulman ultraconservateur.

Mais depuis le mois dernier, une dizaine de défenseurs des droits de l'homme, majoritairement des femmes qui réclament des réformes depuis des années, ont été arrêtés pour contacts suspects avec des entités étrangères, selon les autorités saoudiennes.

Les médias d'Etat les ont notamment qualifiés de "traîtres" et "d'agents de l'étranger".

A Ryad, l'arrestation de ces militants a été interprétée par les défenseurs des droits humains et des diplomates comme un moyen de donner des gages au courant conservateur hostile aux réformes sociétales initiées par MBS.

"C'est délicat car, jusqu'à présent, nous avons soutenu les réformes saoudiennes", souligne un diplomate étranger, ajoutant qu'avec ces arrestations, le gouvernement saoudien semblait envoyer un message contraire à celui de sa volonté de réformer le pays.

Pour le directeur de l'Arabia Foundation à Washington, ces arrestations sont une erreur et ont écorné l'image du royaume. Mais d'après lui, MBS n'a jamais prétendu que l'ouverture politique allait régler le problème.

"Une tâche aussi importante, dans un pays qui comprend un spectre politique et social aussi large aujourd'hui, ne peut être accomplie que par une méthode autoritaire émanant d'en haut. Personne ne prétend le contraire en Arabie saoudite", a écrit Ali Shihabi sur Twitter le semaine dernière.

Des soutiens du prince héritier estiment, quant à eux, que Mohamed ben Salman va devoir rassurer les conservateurs après la répression dont ont été la cible des religieux opposés aux réformes sociétales, comme l'ouverture de cinéma dans le royaume.

(Stephen Kalin et Sarah Dadouch, Arthur Connan pour le service français, édité par Tangi Salaün)

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