Levels3D lève 1,1 million d'euros pour automatiser la création de maquettes 3D

Levels3D lève 1,1 million d'euros pour automatiser la création de maquettes 3D La start-up permet de créer une modélisation en trois dimensions d'une pièce avec un smartphone. Elle promet gain de temps et d'argent aux professionnels du bâtiment.

Pour modéliser une pièce en trois dimensions, plus besoin d'une encombrante et onéreuse machine. Un smartphone suffit. C'est la proposition de la start-up troyenne Levels3D, qui développe S3D Capture, une application capable de scanner une pièce en quelques dizaines de secondes, puis de la modéliser en trois dimensions. Elle vient de lever 1,1 million d'euros auprès de la Caisse des dépôts, BTP Capital, LB Conseil, Wiseed et du Club des business angels de Champagne-Ardenne. Cet investissement va permettre à Levels3D de recruter six collaborateurs supplémentaires (huit aujourd'hui) et d'ouvrir des bureaux à Paris.

Fondée en 2012, la start-up n'a commencé à commercialiser sa solution qu'en 2017, après cinq ans de R&D. Pour scanner une pièce, son appli S3D Capture fait appel à la caméra ainsi qu'au capteur infrarouge du téléphone (ce dernier élément n'est pas encore présent sur tous les appareils, mais l'entreprise s'attend à une généralisation en 2019-2020). "L'application filme la pièce, enregistre les images, puis calcule sa modélisation 3D, le tout hors ligne pour pouvoir travailler n'importe où", explique Yannick Folliard, fondateur de Levels3D.

Modéliser pour rénover

Le service est principalement utilisé dans le cadre de travaux de rénovation par des architectes, des géomètres, des diagnostiqueurs immobilier ou des bureaux d'étude. "Nous leur fournissons un nuage de points, c'est-à-dire des données brutes, qu'ils convertissent ensuite avec un outil de conception 3D pour transformer le scan en maquette", précise Yannick Folliard. Ses clients ont le choix entre deux modes de facturation : un abonnement à 199 euros par mois, ou un paiement de 20 euros par scan réalisé.

La technologie de l'entreprise remplace des procédés bien plus coûteux et laborieux, assure Yannick Folliard. "La méthode classique, c'est le relevé des dimensions à la main avec un laser mètre, ce qui prend plus de temps. On peut aussi utiliser des scanners immobiles sur un trépied, mais ces appareils coûtent au minimum 15 ou 20 000 euros et sont plus adaptés aux grandes surfaces." Levels3D se concentre donc sur les petites surfaces d'intérieur, jusqu'à 120 mètres carrés. Yannick Folliard reconnaît cependant que pour certains travaux demandant une précision au millimètre près (sa technologie s'arrête au centimètre près), il peut encore être nécessaire de faire appels à ces machines.

Plus d'IA, moins de travail

En parallèle, Levels3D  a développé avec Enedis un prototype de lunettes 3D, qui est en train d'être adapté à d'autres industriels de l'énergie. Grâce à la réalité augmentée et aux cartes numériques des réseaux d'électricité et de gaz, elles permettront aux techniciens de trouver plus facilement, avec une précision de moins de 50 centimètres, l'endroit où intervenir en cas de défaillance en leur montrant les tuyaux cachés sous leurs pieds.

La start-up n'arrête pas pour autant la R&D sur son produit principal, l'appli S3D Capture, qui recevra deux améliorations majeures. D'abord, à la fin de l'été, le nouvel algorithme Auto model transformera automatiquement le scan 3D réalisé par l'appli en une maquette 3D, afin que les clients n'aient plus à le faire eux-mêmes. Puis viendra une technologie de machine learning, censée reconnaître d'elle-même les éléments importants d'une pièce (porte, poutre apparente, plan de travail…). De la mesure à l'indexation en passant par la modélisation : tout le procédé sera alors automatisé.