Les petites mesquineries d’André Santini contre le député Gabriel Attal

Le député (LREM) des Hauts-de-Seine, Gabriel Attal, n’a toujours pas de permanence à Issy-les-Moulineaux. En cause, les prix de l’immobilier… et la rancune du maire.

 Le maire d’Issy-les Moulineaux, André Santini, mettrait des bâtons dans les roues du député Gabriel Attal dans sa quête d’une permanence parlementaire.
Le maire d’Issy-les Moulineaux, André Santini, mettrait des bâtons dans les roues du député Gabriel Attal dans sa quête d’une permanence parlementaire. LP

    Trouver une permanence électorale peut ressembler à un véritable chemin de croix. Un an après son élection dans la dixième circonscription des Hauts-de-Seine le député LREM Gabriel Attal, qui souhaite implanter la sienne à Issy-les-Moulineaux, est toujours sans permanence fixe. La faute à des prix de l'immobilier élevé, une offre peu abondante, mais surtout, selon le jeune élu, à… la rancune tenace d'André Santini. Le maire d'Issy et député sortant de la circonscription - dont le dauphin, Jérémy Coste, a été battu par le candidat marcheur - serait-il mauvais perdant?

    Toujours est-il qu'en septembre dernier, Gabriel Attal pensait avoir déniché la perle rare : un local en centre-ville. Las, deux jours avant la signature, le propriétaire contacte ses équipes affolées. « Il nous a expliqué que la mairie lui avait fait comprendre que s'il me louait son bien, il pourrait avoir des problèmes », raconte Attal. On l'aurait notamment menacé de transformer l'abribus vitré devant chez lui en abribus opaque. De quoi faire chuter la valeur du bien. Clap de fin sur cette première aventure immobilière.

    Attal obligé de visiter incognito

    Attal opte alors pour une nouvelle stratégie. En février, il repère un autre local qu'il décide de visiter incognito pour éviter les problèmes. Il donne un faux nom au propriétaire et se rend le jour J sur place avec un bonnet sur la tête et des lunettes de soleil. Une fois sur place, il dévoile sa véritable identité et l'affaire se déroule sans anicroche : le bail est signé…

    Jusqu'à ce que la mairie adresse un courrier au député : « Ils ont fait valoir que c'était une zone commerciale et que je devais demander une autorisation pour transformer le local en permanence… Tout en m'expliquant qu'ils ne me donneraient pas cette autorisation », se rappelle Attal. Et de souligner qu'André Santini avait pourtant installé sa propre permanence électorale dans le même quartier.

    Contacté, le maire d'Issy n'a pas souhaité s'exprimer. « Le Plan local d'urbanisme a été scrupuleusement respecté », précise un de ses proches. Les relations entre les deux hommes sont en tout cas orageuses depuis le premier jour. « Il ne supporte pas Gabriel Attal », assure ainsi Paul Subrini l'ancien premier adjoint, en froid avec Santini depuis que ce dernier l'a éjecté du conseil municipal l'été dernier.

    «Il considère son territoire comme sa propriété»

    Le député n'est jamais prévenu des cérémonies officielles. L'horaire de celle du 11 Novembre a même été avancé d'une petite demi-heure à la dernière minute cette année : « Résultat, je suis arrivé une fois que tout était fini », raconte Attal.

    Les associations qui le reçoivent essuient aussi les foudres du maire. « Quand Santini a vu le député à un événement organisé par la communauté arménienne, il a vociféré des propos injurieux », se rappelle, encore estomaqué, Paul Subrini. Quant aux représentants arméniens, ils ont reçu un courrier cinglant du maire les invitant à ne « plus détourner les événements officiels, organisés avec le soutien financier de la ville, pour la promotion de leurs amis politiques ». Ambiance….

    « J'ai pourtant passé ma campagne à louer sa gestion. Il a su faire venir des entreprises tout en maintenant une qualité de vie dans sa ville, se désole Attal, mais, il est l'archétype de l'ancienne façon de faire de la politique. Il considère son territoire comme sa propriété… » Dans ces conditions, difficile d'imaginer un rapprochement entre le maire sortant UDI et la République en Marche pour les prochaines municipales…