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Le gouvernement abandonne l'application d'alerte attentat SAIP

Le contrat avec le prestataire qui développait l'application, la société Deveryware, devait d'achever fin mai. DAMIEN MEYER/AFP

Créée il y a deux ans, elle était censée prévenir les Français en cas d'attentat ou autres évènements graves. Elle a subi de nombreuses défaillances.

SAIP aura vécu deux ans. Le gouvernement va abandonner son application censée alerter les internautes d'un attentat en France. Lancée en juin 2016, elle devait envoyer une notification sur smartphone en cas d'évènement majeur, comme une attaque terroriste ou une catastrophe naturelle. Les utilisateurs doivent en théorie être prévenus s'ils sont à proximité géographique de l'évènement. Elle a néanmoins subi de nombreux dysfonctionnements. Son abandon, d'abord annoncé par RTL, a été confirmé au Figaro par le ministère de l'Intérieur. Le contrat avec le prestataire qui développait l'application, la société française Deveryware, s'achève fin mai. Il ne sera pas renouvelé.

«L'application n'a pas fait ses preuves, elle était trop difficile d'utilisation et a subi plusieurs dysfonctionnements», explique-t-on au ministère. «Sur un sujet aussi sensible, on ne peut pas se permettre d'avoir un outil défaillant.» Parmi ces couacs, SAIP s'est déclenché trois heures après l'attentat de Nice, en juillet 2016. Plus récemment, en décembre, l'application a envoyé un message d'alerte à ses utilisateurs pour les prévenir d'un attentat. Il ne s'agissait en fait que d'un exercice de sécurité. SAIP est aussi restée muette lors de la prise d'otages à Trèbes, le 23 mars.

Une application très critiquée

Dans un rapport publié en août 2017, le sénateur Jean-Pierre Vogel (Les Républicains) avait très sévèrement critiqué l'efficacité de SAIP, dont le coût s'est élevé au total à 300.000 euros pour le gouvernement. Il recommandait alors plutôt de se tourner vers la technologie de diffusion cellulaire, en collaboration avec les opérateurs mobiles, pour envoyer des messages aux utilisateurs de téléphones à proximité d'un évènement grave.

Pour le moment, néanmoins, le gouvernement se tourne vers d'autres solutions. Il a signé plusieurs partenariats (non financiers) avec les principaux géants américains du Web et des réseaux sociaux (Facebook, Google et Twitter) ainsi que des entreprises françaises (Vinci Autoroutes, la RATP, Radio France, France Télévisions) afin de diffuser plus largement ses informations en cas d'attentat ou de catastrophes naturelles.

Ce nouveau dispositif s'appliquera de différentes manières selon les plateformes. Sur Facebook, le ministère de l'Intérieur pourra publier ses informations sur une page dédiée en cas d'activation du dispositif «Safety Check». Il ne sera en revanche pas en mesure d'enclencher lui-même l'alerte, un processus qui est géré automatiquement par le réseau social. Sur Twitter, le gouvernement a lancé un nouveau compte, intitulé «Beauvau_Alerte»: les internautes le souhaitant pourront demander à recevoir des notifications sur leur smartphone, leur signalant tout «évènement majeur de sécurité publique ou civile survenant en France». Twitter mettra aussi en avant les tweets d'information du ministère sur le fil d'actualité de ses utilisateurs français, toujours en cas de catastrophe. Enfin, Google affichera les messages du gouvernement à ses utilisateurs effectuant des recherches liées à un évènement en cours. «Ce sont des canaux en complément des moyens de communication existants», insiste le ministère de l'Intérieur. «Nous préférons utiliser des outils qui sont déjà pratiqués par les Français.»

Le gouvernement abandonne l'application d'alerte attentat SAIP

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37 commentaires
  • epeac5

    le

    Le gouvernement aurait au minimum pu se coordonner avec la commission européenne qui vient de négocier avec les opérateurs la mise en place du cell broadcast ou equivalent en Europe. Si l'app SAIP ne donnait pas l'information c'est qu'il n'y avait personne de capable au ministère de l'intérieur, ce n'est pas un problème technique. Le ministre de propose pas une solution, mais de laisser faire les autres sans rien centraliser et coordonner : donc il s'en fout...

  • Jean-Marc P.

    le

    Comme toujours, ce qui est annoncé en grande pompe a droit à un enterrement en catimini.

  • Spick

    le

    HAHAHAHA
    Apparemment aucun expert au gvt ? Envoyer un spam d'alerte a tout les téléphones français d'un coup avec une appli, c'est obliger de foirer -> congestion du réseau ! Un system est pourtant présent sur tout les opérateurs 3g/4g: ça s’appelle le Cell Broadcast Service (CBS) dans la 3G/4G ça permet de diffuser des messages d'alertes a tout les téléphones par zones ou national. Nul doute que SFR ou Orange etc.. en ont les commandes! Exemple: au Japon, pays des catastrophes, on a "Area Mail" disponible sur TOUT les téléphones et tout les opérateurs depuis plus de 12 ans! Directement connecté au centre météorologique, on reçoit instantanément l'arrivée imminente des tremblement de terres et autre tsunamis a partir d'un certain seuil de gravité. D'autres alertes peuvent être lancé par la sécurité civile comme des inondations ou des glissement de terrains...

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