À Londres, les supers-riches se salissent les mains. Ou presque. Ils sont de plus en plus nombreux à se faire creuser des sous-sols luxueux dans la capitale britannique. Cinémas, caves à vin, plages artificielles... avec des millions de livres sterling, les idées ne manquent pas. De 2008 à 2017, pas moins de 4650 autorisations ont été délivrées afin d’aménager ou créer des sous-sols privatifs dans les quartiers cossus de la ville, d’après une étude relayée par le journal The Guardian. Et ces Londoniens argentés sont soucieux de leur ligne: les salles de sport arrivent en première position des travaux d’aménagement les plus populaires.

» LIRE AUSSI - Londres: une «villa iceberg» s’effondre pendant ses travaux au sous-sol

Les chercheurs de l’université de Newcastle en ont ainsi recensé près d’un millier. Ils ont, pour arriver à leurs fins, dû éplucher les demandes d’agrandissements des 7 arrondissements ( «boroughs», en anglais) les plus côtés de la ville. Dans la série des travaux prisés par les propriétaires, on trouve en deuxième position les cinémas, avec 456 autorisations. Les piscines, elles aussi, sont un classique avec 374 demandes d’aménagements. Suivent les hammams ou saunas, les chambres du personnel de maison, ou encore les parkings. Plus insolite, 7 résidences ont-elles souhaité accueillir un salon de coiffure dans leurs soubassements.

Cumulée, la profondeur de ces sous-sols atteint 15.289 mètres. C’est 50 fois plus que la hauteur du Shard, pourtant plus grande tour de l’Union Européenne avant l’entrée en vigueur du Brexit. Un tel engouement est en partie dû à la difficulté, pour les propriétaires londoniens, d’obtenir un permis pour réaliser une extension sur le côté de leur résidence ou de la surélever. Les prix de l’immobilier de luxe y sont prohibitifs - même pour les familles aisées -, et bon nombre d’entre elles préfèrent agrandir leurs biens plutôt que d’en acquérir un nouveau.

The Shard, à Londres. Crédit Photo : Dmitry Thkachenko Photo/shutterstock

» LIRE AUSSI - Un sous-sol boueux vendu 200.000 euros, la dernière extravagance londonienne

Dans la majorité des cas, ces «maisons icebergs» ne possèdent pas plus d’un étage sous terre. Mais d’autres, aux mains des plus fortunés, descendent jusqu’à 18 mètres et comptent parfois 3 niveaux souterrains. Les universitaires en dénombrent 112, réparties pour la plupart entre les quartiers de Chelsea, Kensington et Westminster. Ces chantiers, énormes, causent d’ailleurs bon nombre de problèmes entre riverains, allant des nuisances sonores aux effondrements. Friande de ce genre d’histoire, la presse anglaise n’a d’ailleurs pas hésité à se faire le porte-voix d’une bisbille de voisinage entre le chanteur Robbie Williams et le guitariste Jimmy Page. Le premier souhaitant installer une piscine de 9 mètres de long sous sa demeure, tandis que le second avance que les travaux endommageront sa résidence voisine.