TRIBUNE

La PMA pour toutes, un acte d’égalité

Des parlementaires de la majorité rappellent leur volonté de voir aboutir une promesse du Président : légaliser la PMA pour toutes les femmes célibataires, en couple hétérosexuel ou en couple lesbien.
publié le 29 mai 2018 à 18h36
(mis à jour le 29 mai 2018 à 19h14)

Alors que la consultation publique des états généraux de la bioéthique sur nos territoires a pris fin et que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’apprête à rendre son rapport, nous, parlementaires de la majorité, souhaitons rappeler notre attachement à l’extension de la procréation médicale assistée à toutes les femmes, célibataires, en couple hétérosexuel ou en couple lesbien. Lors de ces débats sur nos territoires, nos concitoyennes et nos concitoyens ont pu s’exprimer et ainsi être entendus, permettant au CCNE d’avoir une pleine et entière appréhension et compréhension des attentes des Françaises et des Français sur un sujet qui relève de l’intimité de chacune et chacun. Après le temps du débat citoyen qui fonde notre action et sur lequel nous nous appuierons pleinement, viendra celui du débat parlementaire poursuivi dans un climat calme et serein, propice à l’écoute et au respect de toutes et tous. Nous, parlementaires, dès à présent, refusons que la PMA soit instrumentalisée comme l’a été la loi autorisant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe il y a cinq ans. Nous le refusons car il s’agit d’un engagement de campagne du président de la République et nous avons été élus pour faire en sorte qu’il soit tenu. Près de six Français sur dix se déclarent favorables à l’extension de la PMA aux couples de femmes hétérosexuels ou lesbiens ainsi qu’aux femmes seules. L’extension à toutes de la PMA n’enlèvera aucun droit à personne. Il n’y a pas de modèle unique qui représenterait la famille. La société évolue, les familles sont de plus en plus diverses. Qu’ils soient couples mariés, pacsés, concubins, des parents unis ou séparés, des familles monoparentales, des familles recomposées, des familles homoparentales, toutes et tous ont des devoirs et droits égaux envers leurs enfants.

Il faut sortir de l’hypocrisie de celles et ceux qui refusent de voir que la famille a changé et de l’égoïsme de celles et ceux qui s’opposent à l’extension de la PMA pour toutes en niant la frustration, la souffrance, la colère, l’injustice qu’une femme peut ressentir lorsque son corps ne l’autorise pas à devenir mère. Nous, parlementaires, nous devons permettre à chacune et chacun de vivre sa vie de parent comme il l’entend, mais surtout de reconnaître à égalité de droit et de dignité les différentes façons de le devenir. Aujourd’hui, l’accès à la parentalité n’est pas possible pour toutes et injuste, notamment lorsque la PMA fait ressortir des inégalités socio-économiques en permettant à certaines femmes d’y avoir recours à l’étranger pour 30 000 euros environ hors frais médicaux préalables aux injections et suivi postnatal. Au-delà, ces femmes prennent des risques pour leur santé en se rendant dans des cliniques à l’étranger. Face à ce désir si intense et intime et parfois tellement inaccessible, et compte tenu des risques encourus, nous, parlementaires, ne pouvons plus fermer les yeux. C’est la raison pour laquelle nous devons donner le choix à toutes celles qui le souhaitent et qui ne le peuvent pas aujourd’hui, de fonder une famille. Ce choix, cette liberté assumée de décider de sa maternité, nous l’avons aujourd’hui entre nos mains. Nous devons nous en saisir, et faire évoluer les droits des célibataires, hétérosexuelles ou homosexuelles. Nous sommes convaincus que cette réforme synonyme de progrès social et d’égalité est indispensable. L’égalité de droits ne nuit pas à notre société, au contraire, elle l’élève.

PARMI LES SIGNATAIRES

Des député·e·s :

Guillaume Chiche 

(Deux-Sèvres)

Coralie Dubost

(Hérault)

Matthieu Orphelin

(Maine-et-Loire)

Laetitia Avia

(Paris)

Thomas Mesnier

(Charente)

Laurence Vanceunebrock-Mialon

(Allier)

Raphaël Gérard

(Charente-Maritime)

Elise Fajgeles 

(Paris)

Hugues Renson

(Paris)

Carole Grandjean

(Meurthe-et-Moselle)

Aurélien Tache

(Val-d’Oise)

Cécile Muschotti

(Var)

Pieyre-Alexandre Anglade

(Français établis hors de France)


Claire Pitollat

(Bouches-du-Rhône)

Sacha Houlié

(Vienne)

Stéphanie Rist

(Loiret)

Pierre Person

(Paris)

Sophie Beaudoin-Hubiere

(Haute-Vienne)

Damien Pichereau

(Sarthe)


Martine Wonner

(Bas-Rhin)

Mickaël Nogal  (Haute-Garonne) 

Didier Baichère 

(Yvelines) 

Delphine Bagarry 

(Alpes-de-Haute-Provence) 

Damien Adam 

(Seine-Maritime) 

Ludovic Mendes 

(Moselle) 

Laurent Saint Martin 

(Val-de-Marne) 

Florent Boudié 

(Gironde) 

Philippe Chalumeau 

(Indre-et-Loire), 

Guillaume Gouffier-Cha 

(Val -de-Marne) 

Eric Bothorel 

(Côtes d’Armor) 

Bérangère Abba 

(Haute-Marne) 

Marne Fabienne Colboc 

(Indre-et-Loire) 

Stéphane Testé 

(Seine-Saint-Denis) 

Dominique David 

(Gironde) 

Jean-Louis Touraine 

(Rhône) 

Anne Genetet 

(Français établis hors de France) 

Marie-Christine Verdier-Jouclas 

(Tarn) 

Stéphane Buchou 

(Vendée) 

Jean-Marie Fiévet 

(Deux-Sèvres) 

Olga Givernet 

(Ain) 

Denis Sommer 

(Doubs) 

Brigitte Bourguignon 

(Pas-de-calais) 

Valérie Gomez Bassac 

(Var) 

Joël Giraud 

(Hautes-Alpes) 

Jennifer de Temmerman 

(Nord) 

Frédéric Barbier 

(Doubs) 

Bérangère Couillard 

(Gironde) 
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