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Le coût de la grève à la SNCF réévalué à 400 millions d'euros

Le conflit va battre des records de durée, mais l'impact sur les recettes commerciales sera finalement moins fort que prévu.

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Selon la direction, la mobilisation, très forte au début du mouvement, s'est peu à peu érodée jusqu'à atteindre depuis une dizaine de jours un palier estimé à 13.000 grévistes par jour de grève.

Par Les Echos

Publié le 31 mai 2018 à 14:49

La grève à la SNCF est en passe de battre des records de longévité, mais dans une discrétion surprenante. Le groupe public connaîtra samedi et dimanche prochain sa treizième phase d'arrêts de travail de deux jours, qui se succèdent tous les 5 jours depuis le 3 avril, selon le calendrier mis en place par les syndicats. Soit d'ores et déjà 26 jours de grève étalés sur deux mois, quand le conflit de décembre 1995, resté dans les mémoires, avait duré 23 jours.

Les deux mouvements sont toutefois de nature différente. En 1995, le préavis était illimité, alors que cette année, les syndicats (malgré les réticences de Sud-Rail) ont fait le choix d'une « grève à épisodes ». L'intention était, face à un gouvernement qui s'annonçait très déterminé, de tenir sur la durée, en limitant les pertes de salaire pour les cheminots afin de peser jusqu'au bout du parcours législatif de la réforme.

Un impact qui s'est peu à peu banalisé

De ce point de vue, l'objectif est atteint, et les sénateurs qui examinent actuellement le texte ont eu droit mardi à une manifestation sous leurs fenêtres. Mais le mouvement de grève intermittent n'a pas réussi à paralyser le trafic, et son impact s'est peu à peu banalisé. La mobilisation, très forte au début du mouvement, a peu à peu diminué jusqu'à atteindre depuis une dizaine de jours un palier estimé à 13.000 grévistes par jour de grève. Selon les chiffres de la direction, les taux de participation sont désormais en moyenne de 20 % chez les aiguilleurs, 45 % chez les contrôleurs et 50 % pour les conducteurs.

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Conséquence, la proportion de trains maintenus a, elle, augmenté. Elle est passée d'un peu moins de 2.900 le 3 avril (contre 14.000 en moyenne un jour de semaine), à plus de 8.500 le 29 mai.

La facture initiale revue à la baisse

Cela a amené la direction à réviser ses projections sur le coût du conflit. Elle avait annoncé initialement qu'un jour de grève coûtait en moyenne 20 millions d'euros à l'entreprise, ce qui aurait représenté près de 500 millions à fin mai. Mais l'augmentation progressive des circulations TGV a finalement limité la casse, et la compagnie table désormais sur une facture atteignant les 400 millions à la mi-juin.

Cette estimation inclut les pertes de recettes, mais aussi les gestes commerciaux déjà réalisés et ceux à venir, notamment l'ampleur du dédommagement à consentir pour les clients des trains régionaux (TER) pour le mois de mai. Une réunion à ce propos est prévue le 6 juin entre le patron de cette activité à la SNCF, Franck Lacroix, et les élus chargés des transports dans les régions. En Ile-de-France, le remboursement à hauteur de 50 % du Pass Navigo en avril et mai pour les usagers du réseau SNCF, acté la semaine dernière, devrait coûter plusieurs dizaines de millions d'euros.

Lionel Steinmann

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