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Des Françaises de l'Etat islamique risquent d'être rendues à Daech lors d'échange de prisonniers

INFORMATION RMC - Les forces kurdes de Syrie ont déjà livré depuis mi-avril à l’Etat Islamique plusieurs dizaines de femmes et d’enfants de jihadistes en échange de prisonniers kurdes. Des Françaises pourraient être concernées.

C'est une information RMC de Céline Martelet. Des Françaises de l’Etat islamique arrêtées par les forces kurdes risquent d’être bientôt rendues à l’organisation terroriste lors d’échanges de prisonniers. 

Les forces kurdes de Syrie ont déjà livré depuis mi-avril à l’Etat islamique plusieurs dizaines de femmes et d’enfants de jihadistes en échange de prisonniers kurdes. Il s’agit de Marocaines, d’Indonésiennes, de Russes. Pas de Françaises pour l’instant, mais, selon nos informations, elles risquent de faire partie des prochains échanges. 

Une quinzaine de familles ont ainsi déjà été renvoyées, a appris RMC. Selon un rapport d'une organisation internationale des droits de l'homme, que nous avons pu consulter, 104 femmes et enfants ont déjà été renvoyés vers les dernières poches de l'Etat islamique le long de l'Euphrate. 

"On permet à l’Etat islamique de regagner en vivacité"

Deux avocats de femmes françaises détenues par les Kurdes dénoncent cette situation. Pour Martin Pradel, "on permet à l’Etat islamique de regagner en vivacité en lui permettant de retrouver certains de ces éléments. Tous ne sont pas dangereux mais certains le sont. S’ils sont libérés, ils récupèrent leur capacité de nous frapper. On le permet, car à aucun moment, on a envisagé avec courage la nécessité de les ramener en France pour mieux les contrôler".

Interrogées ce mercredi les autorités françaises répondent qu'elles ne souhaitent pas commenter cette question sensible, et rappellent que les ressortissants français arrêtés en Syrie sont tous "sous bonne garde". Elles répètent également que ces Français seront jugés sur place. Or, pour le moment, il n'y a eu aucun procès et que les Kurdes ont ces dernières semaines dit qu'ils ne pouvaient pas gérer ces étrangers arrêtés en Syrie ( pas de prison, justice naissante débordée...). 

Aujourd'hui, une soixantaine de Français, en majorité des femmes et certains combattants jugés dangereux par les autorités (comme Emilie Konig ou Adrien Guihal) sont détenus par les Kurdes ainsi qu'une trentaine d'enfants. 

Céline Martelet et X.A