Début du projet Lyon Covoiturage Expérimentation qui associe blockchain et covoiturage
[ACTUALISE] L'IRT SystemX va expérimenter en région lyonnaise un service basé sur la blockchain qui permet de mutualiser les différentes plates-formes de covoiturage présentes sur le territoire afin de gonfler l'offre proposée aux usagers et de les inciter à opter pour ce mode de déplacement. Ce projet baptisé Lyon Covoiturage Expérimentation (LCE) débute officiellement mardi 9 octobre et a pour objectif de fluidifier le trafic sur le tronçon A6/A7.
Juliette Raynal
Mis à jour
09 octobre 2018
Le principal frein au développement des services de covoiturage de courte distance ? L'épineuse question de la masse critique qui permet de proposer aux usagers une offre suffisamment conséquente et donc un service fiable. Pour surmonter cet écueil, la métropole lyonnaise va expérimenter, en partenariat avec l'Institut de recherche technologique (IRT) SystemX, un nouveau dispositif basé sur la blockchain afin d'interconnecter plusieurs plates-formes de covoiturage dédiées aux trajets domicile-travail. Baptisé Lyon Covoiturage Expérimentation (LCE), ce projet débute officiellement mardi 9 octobre 2018.
Fluidifier le trafic grâce au covoiturage dynamique
"Ce projet s'inscrit dans un contexte réglementaire en cours d'évolution avec la loi d'orientation sur les mobilités qui vise à faciliter l'expérimentation de solutions alternatives sur la régulation du trafic routier. En région lyonnaise, l'autorité organisatrice de la mobilité locale souhaite mettre en place une voie de covoiturage dynamique sur un tronçon de l'A6/A7", expose Yann Briand, chef de projet à l'IRT SystemX. Concrètement, sur un 2x3 voies, des sections de la voie de gauche seront à certains moments réservées aux véhicules qui font du covoiturage, mais aussi aux véhicules transportant deux passagers ou plus, aux véhicules à faibles émissions, aux taxis et aux transports en commun. Une série de signalisations dynamiques leur indiqueront quand la voie leur sera dédiée. Un système qui existe déjà dans la Silicon Valley.
"L'objectif derrière, c'est d'augmenter le taux de remplissage des véhicules (qui s'établit aujourd'hui entre 1,1 et 1,2 personne) pour fluidifier le trafic. En échange, les usagers de cette voie réservée auront la garantie d'un temps de parcours maîtrisé", ajoute Yann Briand. Pour parvenir à cet objectif, le projet vise à décupler le volume d'offres de covoiturage pour les trajets du quotidien sans complexifier l'expérience utilisateur. "En mutualisant les offres, l'idée est de générer les mêmes indicateurs de performance que pour les services en commun afin d'avoir un certain niveau de confiance des usagers vis-à-vis du service", indique le chef de projet.Les trois verrous technologiques à lever
Dans le cadre de ce projet de covoiturage, l'IRT SystemX devra lever trois verrous technologiques :
- Assurer l'interfaçage technique et fonctionnel entre les différentes plates-formes de covoiturage conçues de manière indépendante les unes des autres.
- Assurer les échanges financiers entre les différents acteurs.
- S'assurer que le parcours usager reste identique et ne soit pas altéré par l'imbrication de cette couche de blockchain.
La blockchain pour mutualiser les offres
Cette mutualisation s'effectuera en back office par l'intermédiaire d'une plate-forme blockchain, qui ne sera pas visible des usagers. Ces derniers auront ainsi la possibilité d'accéder à toutes les offres des trajets proposées par les différents acteurs présents sur le territoire, tout en restant sur l'interface de leur opérateur habituel.
Pourquoi recourir aux technologies de la blockchain ? Ces dernières vont permettre d'interfacer techniquement les différentes plates-formes de covoiturage qui n'ont pas été conçues selon un socle commun. La chaîne de bloc va également permettre de mettre en place une chambre de compensation pour assurer les transactions financières entre les opérateurs. Et, selon Yann Briand, elle présente aussi un avantage d'un point de vue de la gouvernance : "Les différents opérateurs de covoiturage définiront ensemble les modalités de gouvernance dans le cadre d’un marché libéré et l'autorité organisatrice de la mobilité locale jouera son rôle d’animateur sans intermédiation sur les flux financiers". Les porteurs du projet envisagent par ailleurs de mettre en place un système de fidélisation via des tokens (jetons virtuels) afin d'inciter les usagers à opter pour les solutions de covoiturage.
Des expérimentations sur le terrain en 2020
Côté calendrier, le projet débute officiellement à l'automne 2018 et l'IRT SystemX espère réaliser les premières expérimentations sur le terrain à partir de 2020. Aujourd'hui, les start-up IDvroom et Scity.coop ont d'ores et déjà rejoint le programme et d'autres acteurs partenaires devraient être annoncés dans les mois à venir. "Nous aurons un volume d'usagers qui nous permettra de faire un démonstrateur significatif", assure, confiant, Yann Briand. "Notre projet a une implantation locale mais, une fois les verrous technologiques levés, l'objectif est de le déployer dans d'autres métropoles", avance-t-il.
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