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Entreprises : la corruption reste monnaie courante

20 % des responsables français interrogés par EY estiment que les pratiques corruptives sont encore largement répandues dans leurs activités. La jeune génération n'est pas plus vertueuse.

20 % des moins de 35 ans sont prêts à justifier un comportement non éthique.
20 % des moins de 35 ans sont prêts à justifier un comportement non éthique. (Shutterstock)

Par Cécile Desjardins

Publié le 31 mai 2018 à 07:00

La corruption est aujourd'hui sous les feux de la rampe, en particulier en France, avec la loi Sapin II, bien sûr, mais aussi la récente affaire Bolloré ou les premières conventions judiciaires d'intérêts public signées par des entreprises. Mais ce n'est encore que le début. Selon la derrière étude sur la fraude et la corruption réalisée pour le groupe d'audit et de conseil EY (1), 20 % des répondants français estiment que les pratiques corruptives sont toujours largement répandues dans leurs activités. Au niveau mondial, le taux atteint 38 %, et 52 % dans les pays émergents. La fraude et la corruption sont citées parmi les premiers risques qui menacent les entreprises (36 %), derrière les évolutions réglementaires (43 %), l'environnement macroéconomique (42 %) et les cyberattaques (37 %).

Une jeune génération pas plus éthique

Au plan mondial, 11 % des responsables interrogés affirment que la corruption reste une pratique courante pour remporter des contrats dans leur secteur et 13 % justifieraient des paiements en espèce pour gagner ou conserver un contrat en période de crise économique ou pour assurer la survie de leur entreprise. La jeune génération ? Elle n'est pas mieux éduquée, au contraire : 20 % des moins de 35 ans sont prêts à justifier ce type de comportements non éthiques. « La corruption est encore très répandue, malgré les évolutions réglementaires considérables et un accroissement significatif des poursuites envers les entreprises et individus par les autorités. Pour être efficaces, les programmes de compliance déployés par les entreprises doivent être audités et faire l'objet d'un contrôle continu. L'objectif final est d'identifier les risques de non-compliance plus en amont pour mieux les gérer », estime Philippe Hontarrède, associé EY, responsable du département fraud investigation & dispute services en France.

Responsabilité du management

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Si 97 % des personnes interrogées sont convaincues de l'importance de l'intégrité dans le fonctionnement de leur entreprise, elles ne s'accordent pas sur qui doit endosser la responsabilité. Ainsi, 22 % estiment que l'intégrité relève de la responsabilité individuelle, tandis que 41 % d'entre elles considèrent que cette responsabilité incombe au management. « Au-delà de l'aspect répressif des dernières lois, il conviendrait de valoriser les efforts de mise en conformité et de les mettre en perspective avec une croissance pérenne. De nombreuses entreprises l'ont compris à leurs dépens », commente Antoinette Gutierrez-Crespin, associée EY France. Au total, depuis 2012, les régulateurs ont infligé 11 milliards d'euros d'amendes pour corruption.

(1) - « Integrity in the spotlight - The future of compliance », quinzième Enquête internationale EY sur la fraude et la corruption, menée par l'institut de sondage Ipsos Mori, entre octobre 2017 et février 2018, dans 55 pays, auprès de 2.550 personnes.

Cécile Desjardins

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