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Santé

Hôpital psychiatrique en grève: "Il y a eu des viols, des attouchements et des plaintes. C’est intolérable pour le personnel"

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Le personnel soignant du centre hospitalier du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen, en Haute-Normandie proteste contre le manque de moyens et demande la création de postes supplémentaires pour bien faire son travail.

Les salariés ont commencé leur mouvement social le 22 mars dernier. Mais devant le manque de réponse de leur direction, ils ont décidé de durcir leur protestation. Sept salariés sont entrés en grève de la faim. Certains depuis maintenant 12 jours.

Depuis jeudi soir une cinquantaine de salariés ont même envahi les locaux de la direction qu'ils occupent depuis.

"Je fais de la maltraitance et j’ai pas peur de le dire"

Devant l'hôpital, un infirmier psychiatrique marqué. Jean-Yves Herment n'a rien mangé depuis 12 jours. Il a entamé une grève de la faim pour dénoncer les conditions de prise en charge des patients.

"Je fais de la maltraitance et j’ai pas peur de le dire. Quand vous les accueillez dans des chambres d’isolement alors qu’ils ne relèvent pas de l’isolement et que ces chambres sont composées d’un matelas et d’un seau pour aller faire ses besoins. Quand vous les accueillez comme ça, vous renvoyez de la violence".

"On marche sur la tête"

Il faudrait 52 postes supplémentaires explique le syndicaliste CFDT et aussi créer une unité spécifique pour accueillir les mineurs.

"On marche sur la tête. De mélanger des adolescents avec des adultes, surtout avec des adultes qui sont perturbés. Oui, il y a eu des viols dans l’établissement, oui, il y a eu des attouchements et des plaintes. C’est intolérable pour le personnel".

"Ça ne va pas du tout, tout le monde va craquer"

Le personnel se dit à bout et certaines familles aussi. Comme Christelle, elle a dû placer son fils autiste à l'hôpital et il reste la quasi-totalité du temps dans sa chambre.

"Moi j’aimerais bien par exemple qu’ils le fassent sortir dans le parc. Mais malheureusement, ils ne sont pas assez. Ça ne va pas, ça ne va pas du tout, tout le monde va craquer".

Dans un communiqué, la direction de l'hôpital a précisé qu'elle allait embaucher 5 nouveaux contractuels. Elle n’a pas souhaité faire plus de commentaires. Entre 2014 et 2016 le nombre d'hospitalisation a augmenté de plus de 8%, les effectifs eux, de 0,5%.

Maureen Suignard (avec C.P.)