La chimiothérapie "téléguidée", nouveau médicament révolutionnaire contre le cancer

Le traitement comporte une chimiothérapie et un anticorps. Image d'illustration.
Le traitement comporte une chimiothérapie et un anticorps. Image d'illustration. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Mélanie Gomez, édité par A.T , modifié à
Une étude française qui sera présentée début juin à Chicago propose un nouveau médicament permettant de faire guider la chimiothérapie par un anticorps. 

Comme chaque année depuis plus de 50 ans, les plus grands experts de la lutte contre le cancer ont rendez-vous à Chicago début juin (jusqu'au 5) pour échanger sur les dernières innovations cliniques en cancérologie. C'est le congrès d'ASCO où les équipes françaises vont confirmer une fois de plus leur leadership en y présentant de nombreux travaux, notamment les résultats d'une étude sur la forme la plus agressive du cancer du poumon, dit à petites cellules, qui touche 10 à 15% des patients..

339 malades testés. Dans le cadre de cette étude, réalisée chez des patients atteints de cancer du poumon chez qui 2 protocoles différents de chimiothérapies avaient déjà échoué, et menée par une équipe de l'institut Gustave Roussy, un nouveau type de médicament révolutionnaire, une sorte de chimiothérapie téléguidée a été testée.  

Au total 339 malades ont été inclus, à qui on a donc proposé de tester un traitement expérimental baptisé le ROVA-T. Ce traitement comporte deux parties, une chimiothérapie et un anticorps... et c'est là que c'est très innovant, c'est l'anticorps qui va guider la chimio, comme le précise le Professeur Benjamin Besse, cancérologue à l'institut Gustave Roussy. 

L'anticorps, "une espèce de tête chercheuse". "C'est une chimiothérapie qui est branchée sur un anticorps, et l'anticorps sert de vecteur. C'est donc une espèce de tête chercheuse qui va aller faire rentrer la chimiothérapie dans les bonnes cellules. Pour que les patients soient éligibles, ils faut qu'ils aient le marqueur reconnu par l'anticorps. Donc la première phase, c'était récupérer du matériel tumoral et rechercher ce fameux marqueur qui est positif dans 85% des cas", explique-t-il à Europe1.

Ensuite, les patients dont la tumeur avait ce biomarqueur ont donc eu 2 injections à 6 semaines d'écart. Et cela a été efficace, chez plus de la moitié des malades, la tumeur a diminué de volume. Des résultats prometteurs, du coup une nouvelle étude est en cours pour évaluer l'intérêt de ce médicament dès le début de ce cancer très agressif.