
Il faut restreindre considérablement, et d’urgence, l’usage des insecticides néonicotinoïdes – « néonics » pour les intimes. C’est, en substance, le message d’un bref texte publié, vendredi 1er juin, par la revue Science et endossé par 233 scientifiques internationaux. Hasard du calendrier, l’appel coïncide avec la publication, par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), d’un rapport très attendu sur les alternatives possibles des usages agricoles de ces substances. Selon l’Anses, des alternatives non chimiques existent dans près de 80 % des situations étudiées.
« Parce que [les néonicotinoïdes] sont des neurotoxiques, ils sont hautement toxiques pour les insectes, une classe d’organismes qui représentent la majorité des formes de vie terrestres décrites, et qui inclut de nombreuses espèces d’une importance vitale pour les humains, comme les pollinisateurs et les prédateurs des ravageurs des cultures, écrivent dans Science le biologiste Dave Goulson (université du Sussex, Royaume-Uni) et ses 232 cosignataires. Il a été démontré qu’ils sont hautement persistants dans l’environnement, si bien que des résidus significatifs sont communément retrouvés dans les sols, les fleurs sauvages, les cours d’eau et les lacs. Par exemple, une étude récente publiée par Science a montré la présence de néonicotinoïde dans 75 % d’échantillons de miel collectés partout sur Terre. »
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