Ariane Ascaride : "La télévision était un objet de grande culture à une époque, on pouvait y voir Tchekhov en prime time"

Ariane Ascaride ©Radio France - Albane Penaranda
Ariane Ascaride ©Radio France - Albane Penaranda
Ariane Ascaride ©Radio France - Albane Penaranda
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Premier entretien de "La Nuit rêvée d’Ariane Ascaride", l'occasion, à travers des archives, d'évoquer les noms d'Antoine Vitez, Marcel Bluwal, Jean Gabin et Fred Astaire. Entretien 1/3 par Albane Penaranda.

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Il y a une vingtaine d'années, le grand public découvrait une comédienne qu'il allait aussitôt adopter. Mais le moins grand public n'avait pas attendu le succès de Marius et Jeannette, pour savoir qui était Ariane Ascaride. Depuis le début des années 80, il suivait d'un œil attentif, le cinéma de flibustiers qui se tramait du côté de Marseille, plus précisément de l'Estaque.

Pas plus qu'à ce cinéma du sud, le succès n'aura fait perdre le nord à Ariane Ascaride. D'une comédienne qui sait d'où elle vient, un César ne pouvait faire une vedette lointaine. Savoir jouer avec la réalité, savoir la mettre à distance pour mieux en montrer les beautés et violences, c'est peut-être de cela dont le public lui est reconnaissant, peut-être pour cela qu'ils sont si nombreux à voir en elle une des leurs.

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Ariane Ascaride a su souvent nous donner l'illusion d'être de sa famille. Sa Nuit Rêvée est l'occasion de la connaître mieux, de découvrir un peu de son histoire, de partager avec elle ses passions et ses admirations au travers des archives qu'elle a choisies.

Le théâtre est indéfectiblement lié à la vie d'Ariane Ascaride qui a tenu à entendre Antoine Vitez et Marcel Bluwal, ses professeurs au Conservatoire. Jean Gabin, dont elle est pour toujours l'amoureuse éperdue, est bien là, tout comme le plus beau des cadeaux que la danse ait fait au cinéma, Fred Astaire. C'est de la région de Naples qu'est venue la famille Ascaride et, dans cette Nuit, c'est aux sources les plus lointaines de l'opéra napolitain qu'il nous est proposé de remonter avec La Gatta Cenerentola. Dans Une Force et une consolation, un livre d'entretien avec Véronique Olmi, Ariane Ascaride vient de raconter le rôle déterminant des livres dans son existence. Parmi ses auteurs favoris, c'est avec Joyce Carol Oates qu'elle évoque ici son amour sans borne pour la littérature. Enfin, dans la voix et les mots de Germaine Tillion, Ariane Ascaride a voulu nous faire entendre ce que peuvent être la lucidité et la force de caractère d'un être tout au long de sa vie ; ce qu'avait été le courage d'une femme face à la plus monstrueuse machine totalitaire de l'Histoire.

Dans ce premier entretien elle évoque ses deux professeurs au Conservatoire Antoine Vitez et Marcel Bluwal, sur celui-ci, elle explique qu'elle adore le "Paris avant-guerre et jusqu’aux années 60. Le cinéma de Duvivier, de Gremillon raconte ce Paris et Marcel Bluwal est un enfant de ce Paris-là." Et c'est aussi Marcel Bluwal qui lui disait : "c’est dans les trente première secondes qu’on sait si tu es un bon acteur, ou pas, quand tu rentres sur un plateau".

Elle évoque son rapport à la télévision qu'elle allait voir, enfant, chez une voisine :

La télévision était un objet de grande culture à une époque, on pouvait voir Tchekhov en prime-time fut un temps.

... et Jean Gabin, qui fait partie de sa sélection d'archives :

Jean Gabin l’amour de ma vie ! Un acteur qui propose une vérité dans ses personnages impressionnante :  il maîtrise la technique du cinéma. Son pendant féminin c’est Simone Signoret, quand elle joue on ne voit plus le travail.

Ecouter la seconde partie de l'entretien, la dernière.

Retrouvez l'ensemble des archives de  "La Nuit rêvée d'Ariane Ascaride", proposée par Albane Penaranda.

  • Production : Albane Penaranda
  • Réalisation : Virginie Mourthé
  • Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France

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