Pyrénées-Orientales : plus de 15% des femmes enceintes subissent des violences de leur partenaire

Publié le 4 juin 2018 à 23h39
Pyrénées-Orientales : plus de 15% des femmes enceintes subissent des violences de leur partenaire
Source : Thinkstock

VIOLENCES - Une enquête départementale livre des résultats inquiétants concernant les violences conjugales, pendant la grossesse. 15,4% des femmes enceintes interrogées disent en être victimes, ces violences étant majoritairement multiformes et répétées.

La grossesse devrait être un moment privilégié pour les femmes, une période où les conjoints sont à l'écoute. Ce n'est malheureusement pas toujours le cas. Le Conseil de l’Ordre des sages-femmes s'est associé à l’Observatoire des violences faites aux femmes du département des Pyrénées-Orientales pour faire un état des lieux des violences subies par les femmes enceintes du département. Il en ressort, selon l'enquête délivrée le 1er juin, que la grossesse constitue "un moment à risque où peuvent apparaître ou s’intensifier des violences au sein du couple."

Violences physiques et verbales

Si l'on regarde les chiffres, sur les 231 femmes interrogées, "enceintes, venant d’accoucher ou consultant dans le cadre d’une demande d’interruption volontaire de grossesse", 15,4 % ont déclaré être victimes de violences au sein du couple. Dans la majorité des cas (10,8% des femmes interrogées), ces violences étaient psychologiques : les personnes interrogées se disent "dénigrées", leur ami ou mari leur répétant qu'elle ne savent "rien faire" ou qu'elles ne servent "à rien". 8% des femmes disent également que leur conjoint a menacé de les quitter.

Pour une femme sur 14, il s'agissait de violences physiques. Un chiffre qui grimpe encore lorsque l'on évoque les menaces physiques, insultes, humiliations (9,5%). Surtout, les violences dont parlent ces femmes sont bien souvent combinées et répétées : verbales, psychologiques, physiques voire sexuelles.  

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Sans surprise, les femmes victimes de violences sont plus sujettes à des complications médicales. Ainsi, si 30% des personnes interrogées ont déjà fait une fausse couche au cours de leur vie, ce pourcentage est bien plus élevé chez les femmes ayant déclaré des violences au cours de leur grossesse actuelle (47% de fausse-couche spontanée). Il en est de même concernant les IVG : 32% des femmes interrogées y ont eu recours dans leur vie (33% au niveau national) alors que c'est le cas pour 59% des femmes victimes de violences.

Une tendance non marginale

Les auteurs en sont conscients, du fait du trop faible échantillon et de la méthodologie employée, cette enquête n'a pas pour ambition de tirer des conclusions quant aux fréquences sur la fréquence des violences conjugales au cours de la grossesse. Mais, disent-ils, l'étude "permet d’attester que ces situations existent dans une proportion qui n’est pas marginale."

Les sages-femmes qui ont mené les questionnaires ont, de leur côté, avoué être étonnées par le nombre des révélations. L"une d'elles précise même que "la répétition [...] au cours d’une même journée peut être épuisante émotionnellement". Ces professionnels estiment également que les patientes étaient "soulagées de parler de leur vécu et des violences subies".

Numéros utiles :

Le 39 19 - Violences Femmes Info

Anonyme et gratuit, ce numéro est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 22h et les samedis, dimanches et jours féries de 9h à 18h. Au bout du fil, des professionnels assurent une écoute, une information et si besoin une orientation vers les dispositifs locaux de prise en charge pour les femmes victimes de toutes formes de violences ou leur entourage.

En cas d'urgence, le 17 (ou le 112 d'un portable), appel gratuit 


La rédaction de TF1info

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