Publicité

Italie : Renzi va tailler dans la fonction publique

PIERPAOLO SCAVUZZO / AGF/SIPA/SIPA

Le nouveau gouvernement italien envisage de supprimer 85 000 postes dans la fonction publique sur trois ans.

Une semaine après avoir annoncé 10 milliards de baisses d'impôts sur le revenu, le gouvernement italien présidé par Matteo Renzi s'attaque aux dépenses publiques. Objectif: ne pas trop s'écarter de la limite des 3 % de déficit fixés par Bruxelles.

«Nous réduirons la dépense publique de 32 milliards d'euros (sur 800 milliards d'euros) en trois ans. Personne d'autre ne l'a jamais fait!», promet Graziano Delrio, le secrétaire d'État à la Présidence du Conseil des ministres et l'homme de pointe du gouvernement Matteo Renzi.

Premiers visés: les fonctionnaires italiens. «Nous envisageons d'éliminer 85.000 postes de travail (sur 3,4 millions) dans la fonction publique en trois ans», affirme Carlo Cottarelli, commissaire extraordinaire du gouvernement pour la Révision des dépenses publiques.

Une semaine après avoir présenté son plan de relance de l'économie italienne, le président du Conseil est obligé de donner des précisions sur le financement de sa politique audacieuse. Comme la France, l'Italie doit envoyer dans les prochains jours à Bruxelles son «document de programmation financière» (DEF), qui constituera sa feuille de route pour les trois prochaines années. Angela Merkel s'est dite «vivement impressionnée» par ses intentions en parlant de changements «structurels». En retour, Matteo Renzi s'est engagé à respecter les règles budgétaires européennes. Même s'il juge la règle des 3 % de déficits «anachronique».

Réaction des syndicats

L'Italie aimerait jouer sur la limite de 2,6 % qui lui est assignée pour 2014 en laissant filer le déficit de 0,2 à 0,3 %, ce qui représenterait un surcroît d'environ 2 milliards d'euros. Encore lui faut-il, avant d'y être autorisée par Bruxelles, obtenir quelques résultats tangibles.

Mercredi dernier, Matteo Renzi annonçait 10 milliards d'euros de diminution d'impôts sur les revenus les moins aisés et 3 milliards d'euros de baisse de taxe sur les entreprises. Ces cadeaux fiscaux seront compensés par une taxation plus lourde sur les revenus financiers (environ 3 milliards d'euros) et par 5 milliards d'euros de coupes dans les dépenses publiques les plus improductives (7 milliards en année pleine).

Au Parlement italien, les annonces se succèdent. Le budget de la défense se verrait amputé de 3 milliards d'euros avec la suppression de l'achat de 45 chasseurs-bombardiers F35 (sur 90) et peut-être la mise en vente du porte-hélicoptères Garibaldi, mais pas avant 2015. Des scénarios de concentration des forces armées et de sécurité circulent, avec la mise en vente de 385 casernes. Pour le professeur d'économie politique de l'université, Bocconi Tommaso Nannicini, certaines mesures devraient être faciles d'application et bien acceptées, comme la réduction du financement public des partis. «Mais le gros des réformes dépendra de choix politiques qui seront délicats et douloureux, comme la réduction des effectifs de la fonction publique. Et c'est là qu'il devra se confronter aux syndicats. Tout dépendra de la manière dont il présentera ses mesures et comment elles seront perçues. Ce sera un moment certainement très délicat dans lequel il jouera sa réputation.»

Italie : Renzi va tailler dans la fonction publique

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
11 commentaires
  • Le faou du roi

    le

    Si on faisait cela en France,on aurait les syndicats pour bloquer le pays.Comment font les portugais,espagnols,grecs et maintenant italiens pour accepter avec courage et sans entrave cette politique,pourtant seule salvatrice ?

  • pb59

    le

    85 000 chomeurs de plus donc diminution de la demande, transfert de ces travailleurs vers l'asie avec un bol de riz pour seul salaire, 85 000 personnes qui n'achèteront plus et par contre qui couteront d'une manière ou d'une autre consternant!

  • Xpitou

    le

    Hollande pensait s'être trouvé quelqu'un qui pense comme lui, raté.

À lire aussi