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Voiture électrique : l'Etat promet 100.000 bornes en 2022

La filière automobile a ratifié un nouveau contrat stratégique avec le gouvernement pour la période 2018-2022. Au menu : la voiture électrique, l'emploi et la densification du tissu de PME.

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 22 mai 2018 à 17:51

La famille au complet. Les visages de l'industrie automobile française étaient tous là, mardi après-midi à Bercy, pour la signature du nouveau contrat stratégique de la filière automobile, ratifié par pas moins de trois ministres - Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et Nicolas Hulot. Chose rare, même Carlos Ghosn et Carlos Tavares, les patrons de PSA et Renault, ont fait l'effort d'être tous deux présents pour la photo.

Il faut dire que le texte signé, qui formule un certain nombre d'engagements précis, est le fruit de deux mois de négociations entre les principaux acteurs du secteur et les pouvoirs publics. Le nouveau contrat couvre la période 2018-2022, et vise à mettre sur les rails un écosystème qui a retrouvé des couleurs. Passage en revue des principaux points.

Faire décoller la voiture électrique

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C'est le coeur du document. La filière s'est engagée à quintupler les ventes de véhicules électriques en cinq ans, c'est-à-dire à passer de 31.000 en 2017 à 150.000 véhicules vendus en 2022. Le tout pour faire passer le parc de voitures lithium-ion à 600.000 engins, auxquels doivent s'ajouter 400.000 plug-in hybrides. Alors que les industriels réclament depuis quelques mois une accélération du déploiement du réseau de recharge, l'Etat a promis en échange 100.000 bornes accessibles au public dans l'Hexagone en 2022 - pour obtenir un ratio de dix voitures par borne. Au premier janvier, le compteur était à peine au-dessus des 22.000 bornes.

Ainsi, le « droit à la borne » devrait évoluer dans les copropriétés d'ici fin 2019, les frais de raccordement au réseau électrique devraient être abaissés, et les automobilistes devraient pouvoir demander l'installation d'une borne à un endroit précis s'ils sont assez nombreux.

Enfin, Bercy a promis de maintenir un bonus à « un niveau significatif » pour les véhicules électriques (6.000 euros actuellement), et à lui donner de la « visibilité » jusqu'en 2022 d'ici la fin de l'année.

Tester les véhicules autonomes à grande échelle

Soutenue par l'Etat, la filière veut multiplier les essais de conduite autonome, du robotaxi à la voiture particulière en passant par les navettes. Un appel à projet de 40 millions d'euros piloté par l'Ademe doit être lancé en juin, et certaines données récoltées seront partagées.

« Nous allons mettre un cran plus loin la collaboration entre les grands groupes, avec un consortium impliquant PSA, Renault, Valeo, la SNCF, Transdev, RATP, Keolis, Navya ou encore Easymile, souligne Luc Chatel, le président de la Plate-forme automobile. Au total, le pot commun pour ces essais devrait représenter 200 millions d'euros environ. »

Améliorer le réseau d'équipementiers

Pour faire grandir les « PME à potentiel » du secteur, bpifrance va créer dès cette année un accélérateur qui accueillera 180 entreprises en trois promotions. Le Fonds Avenir Automobile (FAA) sera par ailleurs prolongé, avec une enveloppe de 135 millions d'euros abondée à parts égales par PSA, Renault et l'Etat. Les deux constructeurs, qui voulaient récupérer les sommes non utilisées du FAA, se sont finalement ravisés.

Gérer la question de l'emploi

Avec la chute des ventes diesel et l'avènement de l'électronique et du logiciel dans l'automobile, l'enjeu RH devient considérable dans le secteur : d'un côté les entreprises peinent à recruter les compétences requises, de l'autre elles doivent reconvertir à marche forcée de nombreux employés dont le métier s'éteint. La filière entend donc augmenter de 50 % le recours à l'apprentissage et à l'alternance, et mettre en place un système développé de formation continue au niveau local.

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Prendre une option sur les technologies d'avenir

L'écosystème a enfin affirmé vouloir travailler de concert sur l'hydrogène et sur une batterie solide de quatrième génération. Bercy affirme avoir injecté 650 millions d'euros d'argent public pour soutenir la R & D dans l'automobile, et prétend vouloir maintenir ce rythme. Voire l'accélérer.

Julien Dupont-Calbo 

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