INTERNATIONAL - Une forte explosion a obligé mardi 5 juin les secouristes à interrompre leurs recherches autour du Volcan de Feu au Guatemala, 48 heures après son éruption qui a fait au moins 99 morts et près de 200 disparus. Selon l'Institut national médico-légal (Inacif), 99 personnes sont mortes dans la catastrophe, après la découverte de deux nouveaux cadavres mardi.
Seuls 28 corps ont été identifiés jusqu'à présent. De son côté Sergio Cabañas, directeur des opérations de secours de la Coordination nationale de lutte contre les catastrophes naturelles (Conred) a affirmé mardi, lors d'un point presse, que "192 personnes" dont il possède les noms et le lieu de résidence, "sont portées disparues" depuis dimanche.
L'éruption a également fait 46 blessés et entraîné l'évacuation de 12.089 personnes, selon la Conred. La catastrophe a affecté, à divers degrés, un total de 1,7 million de Guatémaltèques.
Le porte-parole de la Conred, David de Leon, expliqué que, selon des experts, de nouvelles coulées pyroclastiques - composées de cendres, de boue, d'eau, et de roches à haute températures - pourraient à nouveau se produire. L'augmentation de l'activité volcanique a provoqué la panique dans la ville d'Escuintla, située près du colosse haut de 3763 mètres et situé à 35 km au sud-ouest de la capitale. Ses habitants ont très vite quitté la ville au volant de leurs voitures, provoquant un immense chaos.
"Difficile de rester en vie"
Un photographe de l'AFP sur place a déclaré avoir entendu un fort grondement et vu une grande colonne de cendres s'élever vers le ciel. Secouristes, policiers et militaires ont également été contraints de quitter la zone. Deux jours après cette éruption, qui a déversé d'importantes quantités de boue, de lave et de cendre ardente, les possibilités de retrouver des survivants étaient très faibles, a reconnu, quelques heures avant cette interruption des recherches, Sergio Cabañas.
"Si on est piégé dans le flux pyroclastique, il est difficile de rester en vie", a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés. Les projections spectaculaires de lave et de cendre de ce cratère avaient semé la panique dimanche dans les localités rurales situées sur le flanc du volcan, et entraîné une première évacuation d'urgence de plus de 4500 personnes.
Suspendues dans la nuit, les recherches avaient repris mardi à l'aube dans les environs du volcan, encore recouverts d'une abondante couche de cendre grise.
Eddy Sanchez, directeur de l'Institut de vulcanologie, a indiqué à l'AFP que l'éruption de dimanche avait libéré "beaucoup d'énergie" et que le volcan, entré en "repos actif", pourrait encore libérer des éruptions explosives qui toutefois ne devraient "pas être catastrophiques".
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