Épuisement des députés : Rugy demande au gouvernement d’alléger la charge

Le président LREM de l’Assemblée tente de répondre à la grogne qui monte, compte tenu du temps passé par les députés et leurs collaborateurs à examiner et voter des textes.

 ILLUSTRATION. François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, ici le 4 février dernier.
ILLUSTRATION. François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, ici le 4 février dernier. LP/Frédéric Dugit

    L'épuisement guette les députés. Le président LREM de l'Assemblée nationale François de Rugy, interpellé ces derniers jours sur le rythme de travail imposé aux parlementaires, a appelé mardi le gouvernement à « mettre de l'ordre dans l'ordre du jour ». L'ancien député écologiste devait proposer à la conférence des présidents que l'Assemblée ne siège plus le week-end « comme cela a été fait plusieurs semaines de suite pendant le mois écoulé », a-t-il déclaré sur Europe 1.

    « Il faut être un peu plus réaliste dans l'ordre du jour », a-t-il insisté à l'adresse du gouvernement, qui maîtrise le calendrier.

    Mardi à midi, il a proposé de ne pas siéger un troisième week-end consécutif et demandé au gouvernement de réordonner l'examen de certains articles de la loi ELAN sur le logement.

    Ces dernières semaines, les députés ont débattu de la loi asile et immigration, qui comprenait des milliers d'amendements, de celle contre les violences sexistes et sexuelles, le texte agriculture et alimentation, dont les séances se sont étalées jusque tard dans la nuit, autour de 2000 amendements, ainsi que des débats sur le logement – 3 160 amendements dont près de 750 déposés par des députés LREM - et la formation professionnelle. « Nous avons siégé ces dernières semaines 80 heures par semaine » dans l'hémicycle, sans compter le travail en plus en commissions et dans les circonscriptions. La charge est telle que les députés ont siégé 17 jours consécutifs, sans journée de repos.

    « Cela ne permet plus de faire de bonnes lois »

    « Outre les conséquences directes sur la santé et le moral des députés, des salariés et de leurs familles, tout est réuni pour que la Loi soit mal faite et le rôle de l'Assemblée nationale affaibli », affirmait vendredi dernier la CFTC-Parlement dans un communiqué pointant du doigt les cadences infernales des collaborateurs parlementaires, qui ne sont pas mieux rémunérés s'ils travaillent les week-ends et les nuits.

    « Ce n'est pas le fonctionnement normal d'une assemblée et cela ne permet plus au bout d'un moment de faire […] de bonnes lois en quelque sorte », a répondu ce mardi Rugy.

    « Il est tout à fait normal que le gouvernent et la majorité veuillent faire passer un certain nombre de textes, mais il faut que cela se fasse dans des conditions normales », a défendu le président de l'Assemblée. Au passage, Rugy a demandé aux députés d'être plus raisonnables. L'un des volets de la réforme des institutions en cours d'élaboration prévoit de limiter le droit d'amendement, pour accélérer le travail parlementaire.