Un journaliste lit un numéro spécial de Charlie Hebdo à paraître mercredi, le 3 janvier 2017 à Paris

Un journaliste lit un numéro spécial de Charlie Hebdo à paraître mercredi, le 3 janvier 2017 à Paris

afp.com/Eric Feferberg

Des dessins, des lettres d'amour, de soutien ou d'insultes... Après les attentats de janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo a reçu des milliers de messages et de documents. L'hebdomadaire satirique veut désormais les donner aux archives de Paris. "Je pense que ça fait partie de l'histoire et de la mémoire de la ville de Paris", a expliqué à l'AFP Riss, directeur et codétenteur de Charlie Hebdo. Pour être effectif, ce projet de don doit encore être validé par le Conseil de Paris lors de sa prochaine réunion en juillet.

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Accessible dans deux ans

Trente-cinq grands cartons contenant entre 56.000 et 70.000 documents ont d'ores et déjà été transférés des locaux du journal à ceux des archives. "Cela représente environ douze mètres linéaires de documents. C'est un travail de classement très important, il faudra faire l'inventaire et l'indexation de chaque pièce, ainsi que leur analyse juridique", souligne Guillaume Nahon directeur des archives de Paris. "Le fonds sera accessible dans deux ans car c'est un matériau brut dont il faut vérifier la communicabilité (la possibilité légale d'être montré au public, ndlr)", poursuit-il.

Une fois classés par les archives, ces documents seront accessibles au public, notamment aux chercheurs, à l'instar des milliers de témoignages de soutien déposés sur les sites des attentats du 13 novembre et indexés par les Archives de la Ville. Pour Guillaume Nahon, le "fonds Charlie" "a sa place aux Archives" : "il est d'une grande richesse et formera un ensemble très cohérent avec les archives du 13 novembre pour pouvoir comprendre les réactions du public aux attentats de 2015".

Des documents utiles pour les chercheurs

Les messages ont été pré-classés par les équipes de Charlie Hebdo en sept grandes catégories : "les courriers à traiter ou à transmettre à leurs destinataires", "les abonnements", "les dons", "les dessins d'enfants et d'adolescents", "les courriers et dessins d'adultes de soutien à la rédaction", "les soutiens par poèmes" et "les cahiers de condoléances". Les lettres de soutien, environ 20.000 documents, sont pour la grande majorité signées et doivent être anonymisées avant d'être accessibles au public.

Plusieurs universitaires et sociologues, notamment ceux qui travaillent sur les réactions post-attentats, souhaitent pouvoir consulter tous les documents et en ont déjà fait la demande aux archives. "C'était dommage de ne pas utiliser tous ces courriers. On s'est dit que les universitaires pourraient en tirer partie mieux que nous. Les mettre à disposition et les conserver, ça demande un travail de spécialiste", estime Riss.

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