On ne croit plus en la science. Ce pourrait être une bonne chose. Le propre de la méthode scientifique, c'est de ne rien croire a priori, de tenter de tout réfuter, de tout contredire, de tout vérifier. L'inverse d'une croyance, quelle qu'elle soit.
Mais c'est justement cette méthode scientifique qui est ignorée, balayée par la masse de fausses informations, de sophismes et d'approximations. Plutôt que de croyance, c'est de confiance en la science dont notre société manque.
C'est en dressant ce constat alarmant, l'année dernière, à l'occasion d'un article consacré à la question, que l'idée est venue de cette journée spéciale au HuffPost. Avec un rêve un peu fou: que des milliers de scientifiques soient à notre disposition pendant quelques heures pour éclairer, interroger chaque article de la rédaction.
Qu'ils donnent un autre regard sur l'actualité, qu'elle soit pleine d'espoir, tragique ou simplement divertissante et anodine. Une maigre contribution visant à réhabiliter la science et le journalisme, lui aussi régulièrement critiqué (et parfois à raison).
Rappeler que la science peut s'appliquer à absolument tous les sujets d'actualité. En donnant du contexte, en évoquant des faits prouvés par de nombreuses études. Ou simplement en interrogeant, en donnant à réfléchir, en nous remémorant ce que l'on sait et, surtout, ce que l'on ne sait pas. En acceptant, notamment dans des domaines où nous n'avons pas de certitude, de débattre avec raison et non avec passion.
Qui de mieux pour répondre à ce défi que le CNRS? Nous avons la chance, en France, d'avoir un organisme scientifique national, regroupant plus de 10.000 chercheurs, dans des centaines de disciplines, reconnus dans le monde entier.
Bonne nouvelle, ils ont accepté avec joie ce défi. C'est le mot. Car nous vous proposons tous les jours des dizaines d'articles, sur des sujets extrêmement variés. D'une analyse politique de la stratégie d'Emmanuel Macron au nouveau selfie de Kim Kardashian, en passant par la dernière mode alimentaire, ou encore la nouvelle polémique sociétale.
Ce jeudi 7 juin pendant toute la journée, pour chaque article, les rédactions du HuffPost et de CNRS Le Journal vont réfléchir à une question surprenante, qui mérite un éclairage scientifique. Une question liée à l'angle de l'article, ou au contraire en décalage, une autre manière de comprendre, une autre façon de déchiffrer la thématique abordée.
Une question, c'est bien, une réponse, c'est mieux. Nous chercherons donc, grâce à l'expertise du bureau de presse du CNRS, le scientifique le plus apte à répondre à notre interrogation parmi les milliers chercheurs de l'organisme. La question et la réponse du scientifique à celle-ci seront ensuite intégrées en bas de l'article, dans un encadré.
Le but de l'opération est double. D'un côté, montrer que la science est importante. Elle a évidemment ses défauts, ses scandales. Elle a fait ses erreurs. Les scientifiques, les institutions, les Etats, les entreprises et les médias, tous ont leur part de responsabilité. Mais ce n'est pas une raison pour jeter le bébé avec l'eau du bain et se servir de ces dérapages pour ne pas accepter l'incroyable quantité de faits scientifiques, maintes fois vérifiés.
La théorie de l'évolution existe et le monde n'a pas été créé il y a quelques milliers d'années. L'homme contribue au réchauffement climatique. Les vaccins sauvent des vies. On en est même rendu à rappeler que la terre n'est pas plate. Un comble! Quand même de telles vérités semblent remises en cause, difficile d'avoir un débat serein.
Le second objectif, c'est de donner plus de sens, plus de poids à l'information que nous traitons au quotidien au HuffPost. La contextualiser, l'interroger, la prendre à rebrousse-poil. Gratter pour voir ce qui se cache derrière la couche anecdotique d'une info, dénicher le signal dans le bruit.
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