Essonne : le plombier découvre un trésor dans un grenier et veut sa part

Huit mois après avoir découvert de nombreux bijoux et des pièces d’or sous un plancher, dans une maison de Brunoy (Essonne), Benoît Grac, 24 ans, réclame la moitié de la valeur du trésor.

    « Ils avaient essayé de contacter 7 ou 8 plombiers avant et c'est finalement tombé sur moi. » Benoît Grac, 24 ans, n'en revient toujours pas. Se sentant en veine, il achète un jeu à gratter dans un tabac de Brunoy (Essonne). « On ne sait jamais », lâche-t-il. Puis il raconte son histoire.

    Le 3 octobre dernier, il intervient pour quelques travaux de plomberie au noir chez un couple dont il a eu le contact par une connaissance. « Je suis monté au grenier pour vérifier des canalisations, relate-t-il. J'ai vu qu'à un endroit, le parquet était un peu soulevé. C'est là que j'ai trouvé la mallette. »

    Dans cette petite valise en métal rouillé qu'il présente à la propriétaire des lieux, il découvre des bijoux dont une boucle de ceinture en diamants, une montre en or, un gousset en or. Accompagnés de cinq pièces en or, une chevalière en or, des bons au porteur ou encore une liasse de 10 000 anciens francs. L'une des pièces, 100 francs datant de 1902, est par exemple estimée au prix de 1 250 euros. Le pactole est accompagné d'un testament établi en 1922 par un certain Joachim Louis B.

    « Quand j'ai vu cette mallette à côté des tuyaux en plomb, j'étais euphorique. J'avais entendu parler d'histoires de trésor. J'étais sûr que c'en était un », poursuit le jeune homme.

    Brunoy. Benoît Grac effectuait des travaux de plomberie dans cette maison./DR
    Brunoy. Benoît Grac effectuait des travaux de plomberie dans cette maison./DR Nicolas Goinard

    Il demande la moitié du trésor

    Un premier partage est fait le jour même avec les propriétaires. Sur un coin de table. Benoît repart de son chantier avec une chevalière en or, une broche Saint-Michel en or et diamants, un collier en or avec croix, une petite urne funéraire en or, une bague argentée et une croix en argent.

    Un bon début pour le plombier, mais pas suffisant. Il souhaite récupérer, en tant qu'inventeur du trésor (celui qui l'a découvert), la moitié de la valeur. Sauf que cela ne se passe pas comme il l'avait imaginé et ses clients ne veulent pas lui donner ce qu'il considère être sa part. En pareil cas, il est nécessaire de déclarer directement la découverte en mairie.

    Le 9 octobre 2017, il se rend donc au commissariat de Montgeron pour signaler sa découverte et faire part du litige. Il se rapproche donc d'un cabinet d'avocats qui adresse un courrier au couple le 27 novembre 2017 pour faire valoir l'article 716 du Code civil qui stipule que « si le trésor est trouvé dans le fonds d'autrui, il appartient pour moitié à l'inventeur ».

    «Nous souhaitons qu'un généalogiste retrouve des membres de la famille»

    Rien n'y fait. Et pour cause : « Il y a un testament avec ces objets, cela n'entre pas dans la définition du trésor répond la propriétaire de la maison. Nous n'avons pas fait estimer ce qu'il y a dans cette boîte mais nous souhaitons qu'un généalogiste retrouve des membres de la famille de celui qui l'a cachée. »

    D'autant que, selon elle, « le plombier n'avait rien à faire au grenier à ce moment et il a scié notre parquet pour le sortir ». Par ailleurs, le différend a franchi un cap quand le plombier a menacé les propriétaires, qui ont déposé plainte contre lui. Une ambiance qui fait dire aux deux parties que ce trésor ne leur a apporté que des ennuis.

    Brunoy. Le testament rédigé par un certain Joachim Louis B. date de 1922./DR
    Brunoy. Le testament rédigé par un certain Joachim Louis B. date de 1922./DR Nicolas Goinard

    Un plombier découvre un trésor sous le plancher d'une maison