CINÉMA- La vérité par-delà la fiction. La fille de l'actrice Romy Schneider, Sarah Biasini, s'est déclarée "scandalisée" par "Trois jours à Quiberon", un film consacré à sa mère qui sortira dans les salles françaises le 13 juin 2018. La comédienne l'a dit mercredi 6 juin sur "France Inter": "Attention, n'allez pas voir un film sur ma mère!"
"J'ai été très choquée surtout parce que je pense que les gens qui vont aller voir ce film ne verront pas un film sur ma mère. Ils ne verront pas un film sur Romy Schneider. C'est totalement faux. Le film contient de multiples insinuations et sous-entendus qui sont totalement mensongers", affirme Sarah Biasini.
À Quiberon pour une "thalasso" et non une "désintoxication"
"Trois jours à Quiberon", en compétition au dernier Festival de Berlin et déjà sorti en avril en Allemagne, a pour but de raconter un épisode précis à la fin de la vie de Romy Schneider, morte en mai 1982: un entretien accordé en 1981 par l'actrice au magazine allemand Stern, alors qu'elle était en cure en Bretagne.
Le film dépeint une Romy Schneider malheureuse et excessive, à une période difficile de sa vie, alors qu'elle vient de se séparer de son mari Daniel Biasini, père de Sarah. L'interprète de "Sissi" y est montrée comme souffrant d'une dépendance aux médicaments et à l'alcool dont elle essaie de se défaire lors de ce séjour breton. Une vision de sa mère que Sarah Biasini conteste:
"Elle allait tous les ans à Quiberon, mais simplement pour faire une thalassothérapie, pour perdre des kilos superflus, comme beaucoup d'actrices. C'était une habitude. C'était juste une thalasso, mais ce n'était pas un centre de désintoxication", soutient Sarah Biasini, qui ne manque pas d'étriller certaines scènes du film qui, selon elle, sont remplies de "références à l'alcool constantes, dès la première scène".
"Un film malsain et opportuniste"
Interrogée par Léa Salamé au micro de "France Inter", la fille de l'actrice a maintenu ses propos. "Si le film avait été beau, j'aurais aimé pouvoir le dire. Ça me fait mal qu'on colporte sur ma mère des choses inexactes. Le film est malsain et opportuniste, avec une volonté de dégrader son image", a-t-elle regretté.
"La chose la plus grave selon moi, c'est qu'on la fait passer pour une alcoolique. Alors que si vous reprenez tous les réalisateurs ou tous les acteurs avec qui elle a travaillé, personne n'a jamais dit qu'elle avait un problème avec la boisson", a-t-elle précisé à l'AFP. "C'est complètement mal intentionné. On cherche à la dégrader. Je réclame surtout que des gens arrêtent de se faire de l'argent en colportant des mensonges".
Dans le dossier de presse, la réalisatrice, la Franco-iranienne Emily Atef, indique entre autres avoir "gardé certains passages de l'interview" à Stern pour son film, mais en avoir "aussi écrit d'autres". "J'avais besoin de cette liberté-là par rapport aux événements réels pour atteindre la vérité du personnage", écrit-elle.
Sarah Biasini, née en 1977, dont la mère est décédée quand elle avait cinq ans, elle-même actrice, revendique son "droit à prendre la parole", d'autant plus que la production du film n'a pas répondu à ses demandes: "J'ai pris connaissance de ce film complètement par hasard. J'ai cherché à obtenir le scénario. J'e l'ai lu, j'ai ensuite écrit à la productrice et distributrice Sophie Dulac qui ne m'a pas répondu (...) et je n'ai pas de eu réponses.", a-t-elle regretté sur France Inter.
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