LOIRE Atteinte sexuelle sur mineur : "On voulait s’installer ensemble, avoir des enfants"

Il est presque trentenaire, elle a… 12 ans. Un an avec sursis pour cet homme, perdu dans la virtualité des réseaux sociaux, qui présente le syndrome de Peter Pan.
Marie PERRIN - 07 juin 2018 à 14:10 | mis à jour le 07 juin 2018 à 14:34 - Temps de lecture :
Photo d'illustration Le Progrès
Photo d'illustration Le Progrès

Haute silhouette longiligne, casque de cheveux noirs encadrant une barbichette clairsemée : Adrien a presque 30 ans, mais l’allure d’un adolescent. Un peu lunaire. Il est jugé ce mercredi pour atteinte sexuelle sur mineur.

En février, une mère de famille découvre que sa fille de 12 ans et demi entretient une relation sur internet avec Adrien. Ils se sont même rencontrés, à Montbrison. Dans le camping-car du prévenu, ils se sont déshabillés, embrassés, caressés. Mais il n’y a pas eu de relation sexuelle.

"On était heureux de se retrouver"

Face aux juges, Adrien est en difficulté. « Vous saviez que vous échangiez sur internet avec une jeune fille de 12 ans et demi ? » demande la présidente. « Je n’en avais pas vraiment conscience. Il y a la barrière électronique ». Ce qu’il s’est passé à Montbrison ? « On était tous les deux heureux de se retrouver. Elle m’a embrassé avec la langue, je ne m’y attendais pas ».

La magistrate creuse: « Qu’attendiez-vous de cette relation ? ». « On était amoureux. On voulait s’installer ensemble, avoir des enfants ». Une expertise précise le profil d’Adrien : l’homme n’est pas un prédateur pédophile, mais présente un syndrome de Peter Pan.

L’avocate de la partie civile passe à l’attaque. « À cet âge, on est un enfant. Peter Pan doit chercher une fée Clochette, pas une gamine de 12 ans et demi ! ».

Interdiction de revoir la victime

La procureure veut douze mois avec sursis. « La qualification exacte est atteinte sexuelle aggravée, mais sans contrainte ni menace ».

En défense, Me Rosine Insalaco explique « qu’on n’a pas affaire à un pervers sexuel. Il en était follement amoureux, l’inverse est vrai aussi. Il passait jusqu’à 20 heures par jour sur les réseaux sociaux. Et puis il y a ce syndrome de Peter Pan : il ne veut pas grandir, il n’a jamais eu de relation sexuelle ».

Adrien est condamné : douze mois avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans, interdiction de revoir la victime et de venir dans la Loire.

Davantage d’informations dans nos éditions payantes du vendredi 8 juin

Newsletter. L'essentiel de la semaine
Chaque samedi

Inscrivez-vous à "L'essentiel de la semaine", et retrouvez notre sélection des articles qu"il ne fallait pas rater lors des sept derniers jours.

Désinscription à tout moment. Protection des données