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Les Français approuvent les déclarations polémiques de Gérard Collomb

Gérard Collomb est jugé comme un «bon» ministre de l'Intérieur par 51 % des Français. Sébastien SORIANO/Le Figaro

SONDAGE - Selon une enquête Odoxa pour Le Figaro, 60 % des personnes interrogées sont d'accord avec les propos du ministre de l'Intérieur sur les migrants.

L'ampleur du soutien est presque à la hauteur de l'intensité des polémiques qu'il provoque. Régulièrement vilipendé par la gauche pour ses propos désinhibés sur les casseurs, les manifestants ou les migrants, Gérard Collomb ne choque pas les Français. À en croire du moins une enquête Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo (lire ci-dessous), le ministre de l'Intérieur aurait eu raison d'assurer récemment que les migrants faisaient «un peu de benchmarking» pour comparer les pays d'accueil en Europe, ou encore d'expliquer que certaines régions françaises étaient en train de se déconstruire parce qu'elles étaient «submergées par les flux de migrants». Ce sont ainsi 60 % des Français qui approuvent ses propos. Ils sont même 51 % à juger que Gérard Collomb est un bon ministre de l'Intérieur.

«Contrairement à ce qui fait débat dans les médias et sur les réseaux sociaux, le problème de Gérard Collomb dans l'opinion n'est pas son “parler vrai” ou son “parler de droite” car cela constitue plutôt un atout…», souligne l'étude. Un constat renforcé par le jugement des personnes interrogées qui jugent à 64 % que Gérard Collomb n'est «pas du tout provocateur».

Scores inférieurs à ceux de Cazeneuve et Valls

Voilà toutefois qui ne vaut pas quitus pour l'ensemble de son œuvre. Car s'il demeure populaire dans la tempête, Gérard Collomb enregistre toutefois des scores nettement inférieurs à ceux de ses prédécesseurs place Beauvau. Un an après avoir endossé le costume de premier flic de France, Bernard Cazeneuve et Manuel Valls recueillaient ainsi deux fois plus de jugements positifs que Gérard Collomb, avec respectivement 56 % et 60 %, contre 28 % de bonnes opinions seulement pour l'actuel ministre de l'Intérieur. Parmi les défauts attribués à Gérard Collomb, les Français ne le trouvent «pas charismatique» (68 %), «pas bon orateur» (60 %), «pas convaincant» (60 %) et «pas rassurant» (50 %).

Figaro

Au sein du gouvernement, Gérard Collomb fait figure d'intouchable. Il est l'un des rares ministres, avec Jacques Mézard, Christophe Castaner ou Benjamin Griveaux, à faire partie du cercle très restreint des ralliés de la première heure à Emmanuel Macron. À ce titre, il participe à la très secrète réunion mensuelle de l'Élysée autour d'Emmanuel Macron. Le président de la République lui doit beaucoup. Et notamment d'avoir établi un contact régulier avec François Bayrou durant la campagne présidentielle et dont le ralliement fin février 2017 avait fait figure de tournant.

Avec ces états de service, Gérard Collomb peut presque tout se permettre. Et même de critiquer en creux l'idée de limiter la vitesse à 80 km/h sur les routes départementales. En tant que ministre de l'Intérieur, c'est pourtant lui qui est chargé de verbaliser les contrevenants. À Matignon, où l'on a élaboré la mesure, on défend le ministre. «Il a toujours été au front, extrêmement présent. Il ne se planque pas. Sur la politique, bien sûr que certains trouvent qu'il dit des choses de manière un peu abrupte. Mais il les dit telles qu'elles sont et telles que les Français les perçoivent», raconte-t-on.

« Certains trouvent qu'il dit des choses de manière un peu abrupte. Mais il les dit telles qu'elles sont et telles que les Français les perçoivent »

Aujourd'hui, si le franc-parler de Gérard Collomb provoque des vagues jusqu'au sein de la majorité, il n'est toutefois pas forcément pour déplaire au chef de l'État. Le sondage en atteste, le ministre de l'Intérieur lui permet de s'adresser à la droite au moment où la question des migrants s'impose comme un thème central du débat public.

Après LaREM, c'est d'ailleurs auprès des sympathisants de LR et du FN que Gérard Collomb enregistre ses meilleurs scores. Une concurrence que l'on a d'ailleurs bien identifiée dans l'opposition où l'on commence à s'en prendre au ministre.

«Il y a un sujet Collomb. Il n'est quand même pas très sécurisant au gouvernement, dénonce un poids lourd de la droite. Il y a un doute qui est en train de s'installer sur la sécurité. Les black blocks arrêtés pendant les manifestations, ils sont où? À Marseille, qu'est-ce qu'on fait?» Ce regain d'attaques contre la politique sécuritaire de Gérard Collomb coïncide aussi avec une remontée d'Emmanuel Macron à droite dans les sondages. Selon une enquête Elabe pour Les Échos, la cote de confiance du président de la République auprès des électeurs de François Fillon au premier tour de la présidentielle progresse de 4 points pour s'établir à 55 %. Avec ses déclarations polémiques, Gérard Collomb n'y est sûrement pas étranger.


Enquête Odoxa: regard des Français sur Gérard Collomb

Les Français approuvent les déclarations polémiques de Gérard Collomb

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372 commentaires
  • PASCAL RENDU- MOSCOU

    le

    -Des mots , toujours des mots , rien que des mots.
    -Evidemment cela convient aux médias car les mots c'est leur job.
    -Et puis après on fait des sondages sur les mots les plus vigoureux et on obtient d'autres mots qui viennent confirmer les mots sondés et qui donnent une perspective électorale.
    -Tout ceci n'est que de la diversion politique pour dissimuler une action totalement insuffisante.
    Pascal Rendu Présidentielle 2022

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