Aéroport de Roissy : l’art a su trouver sa place au milieu d’un hall d’embarquement

L’espace musées de l’aéroport fête ses cinq ans. Roissy-Charles de Gaulle est le seul au monde à proposer des expositions en continue.

 Vingt-et-une œuvres abstraites des années 1950 issues des collections du Centre Pompidou sont exposées à l'espace musées de l’aéroport.
Vingt-et-une œuvres abstraites des années 1950 issues des collections du Centre Pompidou sont exposées à l'espace musées de l’aéroport. LP/Thibault Chaffotte

    C'est le seul aéroport au monde qui possède un vrai musée. L'espace musées, qui a ouvert ses portes en décembre 2012, fête ses cinq ans. Installé dans le hall M du terminal 2E de Roissy, il a trouvé sa place au milieu des boutiques de luxe. En accès libre, difficile de savoir combien de voyageurs ont arpenté cette galerie de 250m² sachant que près de 4 millions de passagers passent par ce hall d'embarquemen chaque année, dont 60% d'étrangers.

    Le site a abrité des oeuvres des plus grands : Rodin, Picasso... et l'exposition qui se tient en ce moment a pour thème l'art abstrait des années 1950. Il s'agit de la neuvième à investir la galerie .

    A chaque fois, Paris aéroport, gestionnaire de Paris-Charles-de-Gaulle, s'associe à un grand musée parisien (Musée Rodin, Cité de la céramique de Sèvres, Musée Picasso, Centre Pompidou, etc.) pour proposer une sélection d'oeuvres et un véritable parcours.

    Il s'agit d'un élément important de la politique culturel de l'aéroport. « C'est ce que Aérport de Paris veut faire en matière d'art et de culture à Roissy, souligne Augustin de Romanet, président du groupe ADP. En 2012, il y avait encore beaucoup de halls qui ressemblaient à des couloirs d'hôpitaux. » Il est vrai que l'aéroport accueille régulièrement des expositions de photos, des concerts (comme avec Petit biscuit en décembre), ou des sculptures monumentales. « Singapour vient d'ouvrir un terminal avec des automates partout, poursuit-il. Les gens ont été déstabilisés. Il faut humaniser l'aéroport. » Il estime que ce critère peut faire la différence pour un voyageur amené à faire escale en Europe, et l'inciter à choisir Paris.

    Christian Briend, conservateur au Centre Pompidou et commissaire de cette exposition. LP/T.C.
    La première exposition accueillait les oeuvres de Rodin. LP