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Comment la pollution de l'air aggrave les allergies au pollen

Selon l'Anses, le réchauffement climatique et la présence de polluants chimiques dans l'atmosphère accentuent les réactions allergiques au pollen.

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Publié le 20 mars 2014 à 10h48, modifié le 20 mars 2014 à 10h59

Temps de Lecture 2 min.

Changement climatique, pollution atmosphérique, pollen : un cocktail diabolique ? Alors que les allergies au pollen se multiplient dans la population, une étude de l’Agence nationale de sécurité alimentaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publiée jeudi 20 mars, met en garde sur l’impact aggravant de l’élévation des températures et de la présence de polluants chimiques dans l’atmosphère sur ces réactions allergiques.

PLUS DE 10 % DE LA POPULATION TOUCHÉE

Rhinites, crises d’asthme, rhino-conjonctivites : les allergies au pollen auraient triplé au cours des vingt-cinq dernières années. « La plupart des enquêtes épidémiologiques comportent un biais de surestimation car elles s’appuient essentiellement sur des questionnaires. Néanmoins, selon les études les plus solides, plus de 10 % de la population française serait aujourd’hui concernée par des allergies au pollen », souligne Valérie Pernelet-Joly, responsable à l’Anses de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air qui a mené cette expertise. Les allergies au pollen touchent davantage les adultes que les enfants : 7 % des 6-7 ans,  18 % à 20 % des 9-14 ans sont allergiques au pollen, quand plus de 30% des adultes le sont.

Ces manifestations allergiques sont aggravées par la pollution de l’air. Les polluants atmosphériques tendent en effet à accentuer l’irritation des muqueuses nasales ou oculaires et à abaisser le seuil de réactivité allergique. « L’ozone, par exemple, altère les muqueuses respiratoires et augmente leur perméabilité. Ce qui engendre une réaction allergique à des concentrations de pollen plus faibles », explique Valérie Pernelet-Joly. 

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POTENTIEL ALLERGISANT DÉMULTIPLIÉ

Les polluants atmosphériques peuvent aussi agir sur les grains de pollen et en démultiplier le potentiel allergisant. Des études ont détecté la présence de traces de pollen sur des particules émises par les transports automobiles. En entrant au contact d’un polluant chimique, la paroi du grain de pollen se déforme et finit par se rompre, libérant de tout petits fragments de pollen appelés allergènes, qui se disséminent alors dans l’air. Or les allergènes ont une taille qui leur permet de pénétrer dans le système respiratoire bien plus profondément que les grains de pollen.

Le changement climatique influence lui-même la production de pollen. La date de début de pollinisation de nombreuses espèces végétales tend à devenir plus précoce, avec pour conséquence un allongement de la durée de la pollinisation en moyenne d’une quinzaine de jours. Sans compter que l’élévation des températures pourrait rendre le pollen plus allergisant. Des études ont ainsi montré que la quantité d’allergènes dans le pollen de bouleau et d’ambroisie augmentait avec la température.

ENJEU DE SANTÉ PUBLIQUE

Appelant les pouvoirs publics à prendre au sérieux cet « enjeu de santé publique », l’Anses recommande aux collectivités locales urbaines de diversifier le choix de leurs végétaux d’ornement afin de réduire les concentrations locales de pollen. Et elle insiste sur la nécessité d’améliorer l’information sur les allergies au pollen et leur prise en charge. « Il y a des allergies qui s’ignorent, relève Valérie Pernelet-Joly. Les gens sont insuffisamment informés sur les pathologies liées au pollen. N’en connaissant pas les symptômes, ils ne consultent pas alors qu’ils pourraient se faire soigner. »

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