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Investissements étrangers : la France tire profit du Brexit

+ VIDEO - Selon le baromètre de l'attractivité publié ce lundi par EY, le nombre de projets d'investissements étrangers dans l'Hexagone a bondi de 31 % l'an passé.

Le nombre de projet émanant d'investisseurs étrangers a bondi de 31 % en France l'an passé, selon le baromètre EY.
Le nombre de projet émanant d'investisseurs étrangers a bondi de 31 % en France l'an passé, selon le baromètre EY. (Shutterstock)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 11 juin 2018 à 09:59

Depuis un an, Emmanuel Macron le claironne sur tous les tons et en anglais, la langue des investisseurs : « France is back ». Si l'on en croit le baromètre du cabinet EY de l'attractivité, publié ce lundi, c'est vrai. Le nombre de projets émanant d'investisseurs étrangers a bondi de 31 % dans l'Hexagone l'an passé, à 1.019. « La progression est spectaculaire. On assiste à un vrai resserrement du peloton de tête, l'Hexagone se rapprochant à grande vitesse de l'Allemagne et du Royaume-Uni », note ainsi Marc Lhermitte, associé chez EY en charge de l'attractivité.

Un effet de rattrapage

Il faut dire que la France bénéficie d'un certain nombre de facteurs conjoncturels ou structurels qui jouent en sa faveur. D'abord, l'élection d'Emmanuel Macron et les réformes vite enclenchées après son arrivée au pouvoir ont permis d'améliorer l'image du pays

Ensuite, l'Hexagone avait accumulé un certain retard sur ses concurrents lors du quinquennat précédent. Un effet de rattrapage se fait donc sentir. Enfin, indéniablement, le Brexit, ce processus long, profite à l'Hexagone. Si le Royaume-Uni continue encore à attirer de nouveaux investisseurs internationaux, ce n'est dû qu'à l'attractivité du pays pour la high tech et les start-up.

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« L'effet du Brexit est amorti par l'afflux de projets dans le numérique au Royaume-Uni, mais le résultat du référendum de 2016 sur l'appartenance à l'Union européenne se voit dans les chiffres. D'ailleurs, pour la première fois, lorsqu'on interroge les investisseurs internationaux sur leur métropole préférée en Europe, Paris dépasse Londres », indique Marc Lhermitte. 

Alors que le nombre d'investissements étrangers a grimpé de 10 % en Europe l'an passé, ils ont augmenté de 6 % outre-Manche. Le Royaume-Uni reste quand même en tête du classement établi par EY.

Davantage de projets d'Amérique du Nord

Isabelle Monvoisin, PDG de Regional Partners, une entreprise chargée par les territoires de prospecter des projets d'implantations étrangères en région, indique qu'un quart des projets que sa société a étudiés depuis un an proviennent du Royaume-Uni. « Spontanément, les Britanniques ne seraient pas venus en France. C'est la perspective du Brexit qui les pousse. Pour l'instant, il n'y a pas de délocalisation envisagée, de fermeture de sites outre-Manche, mais plutôt des développements en France   », détaille-t-elle.

De même, les projets envisagés en provenance d'Amérique du Nord sont en hausse. « Une partie de ces projets serait allée naturellement au Royaume-Uni si le Brexit n'avait pas lieu », explique Isabelle Monvoisin. 

Autre preuve de cet impact du Brexit sur la performance française, si l'attractivité de l'Hexagone a progressé dans plusieurs secteurs, c'est le nombre d'implantations de sièges sociaux recensés par EY qui a le plus augmenté, sachant que les Britanniques ont su attirer trois fois plus de sièges sociaux que les Français au cours des dix dernières années.

Implantations de centres R & D

L'Hexagone se distingue aussi dans l'industrie. Sur les 240 projets que le pays a réussi à attirer l'an passé, près de la moitié concerne l'industrie. La plupart sont de petits projets, 86 % étant des extensions de sites déjà existants. Mais ils sont importants pour l'équilibre des territoires puisque 60 % des investissements industriels initiés par des étrangers sont situés dans des zones rurales ou des agglomérations moyennes.

Enfin, l'Hexagone a réalisé aussi une percée dans l'implantation de centres de R&D avec 78 projets étrangers l'an passé, soit presque autant qu'en Allemagne. « C'est là que se joue le match entre la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ce dernier pays concentrant ses moyens pour attirer et retenir la R&D », considère Marc Lhermitte. Avec des entreprises comme Intel, Microsoft, Facebook ou encore Fujitsu, qui ont ouvert ou agrandi des centres de recherche dans l'intelligence artificielle ou les données massives, l'Hexagone est plutôt bien parti.

VIDEO. Investissements : les Américains de retour en France

Guillaume de Calignon   

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