PRESIDENTIELLEEmmanuel Macron va encore avoir des comptes (de campagne) à rendre

Une association anticorruption porte plainte pour réexaminer les comptes de campagne d'Emmanuel Macron

PRESIDENTIELLELe Front républicain d’intervention contre la corruption a porté plainte auprès de parquet de Paris au sujet des comptes de campagne du candidat Macron...
Francois Logerot, président de la cour des comptes en 2001
Francois Logerot, président de la cour des comptes en 2001 - WITT/SIPA
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Cachez ces rabais que je ne saurais voir. Les comptes de campagne d’Emmanuel Macron, jugés « réguliers » par la Commission nationale des Comptes de campagne (CNCCFP) pourraient être de nouveau examinés par la justice.

C’est du moins l’objectif du Front républicain d’intervention contre la corruption (Fricc). Cette association anticorruption a porté plainte auprès du parquet de Paris pour obtenir l’ouverture d’une enquête sur les dépenses du candidat Macron et de ses équipes. Jeudi déjà, l’association Anticor avait attaqué la Commission, établissant des « ratés » et des « limites » dans son enquête et son examen des comptes. En question notamment, les fameux rabais accordés à Emmanuel Macron par différents prestataires.

Rabais ou prix du marché ?

Le Fricc estime que « la lumière doit être faite sur ces remises, de l’ordre de 75 % », notamment sur des locations de salles pour les meetings. L’association soupçonne qu’il s’agit de « dons déguisés » d’entreprises. Plusieurs observateurs estiment que le cadre légal a été dépassé en la matière durant la campagne de l’actuel président de la République. L’Elysée se défend en expliquant que l’équipe de campagne était tout simplement particulièrement douée pour négocier de bons tarifs aux prestataires. Mais le Fricc aurait déniché une note de la CNCCFP selon laquelle des réductions de tarif supérieures à 20 % doivent systématiquement alerter la Commission.

François Logerot, le président de la CNCCFP a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une règle stricte mais d’une recommandation qu’il convient d’adapter au contexte : « Dans le secteur de la communication et de l’événementiel, nous avons déjà constaté par le passé des remises supérieures à 20 %. Cela s’explique car il n’existe pas vraiment de prix de marché sur ces prestations. Même quand il y a des prix catalogue, il est très difficile de comparer d’un candidat à l’autre si la prestation fait partie d’un ensemble ».

Le Fricc dénonce précisément l’incapacité de la Commission à vérifier les prix du marché de ces prestations.

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