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Comment l’Italie manipule les femmes pour qu’elles renoncent à avorter ?

par Anais Moine ,
Comment l’Italie manipule les femmes pour qu’elles renoncent à avorter ?© istock
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C’est un droit que l’on pense trop souvent définitivement acquis. Pourtant, qu’il s’agisse des Etats-Unis ou aujourd’hui de l’Italie, l’avortement est de plus en plus menacé, et, pour parvenir à leurs fins, les militants anti-IVG ne reculent devant rien.

Moins d’un mois après le référendum qui a enfin accordé le droit à l’avortement aux Irlandaises, les Italiennes voient ce dernier plus menacé que jamais. Bien qu’autorisé depuis 1978 dans ce pays des plus conservateurs, 70 % des médecins refusent encore aujourd’hui de le pratiquer en raison de la pression qu’ils subissent de la part de l’Église. Malheureusement, les choses risquent bien d’empirer puisque le nouveau gouvernement qui a pris place début juin a pour ministre des Familles, Lorenzo Fontana, un homme politique conservateur qui n’est pas franchement fan des homosexuels ni de l’avortement.

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Des mensonges éhontés

Sous l’impulsion du nouveau chef du gouvernement Giuseppe Conte, Lorenzo Fontana doit mener à bien la difficile mission qui consiste à redresser le taux de natalité en Italie. En effet, ce dernier n’a jamais été aussi bas (1,37 enfants par femme contre 2,01 pour la France) et inquiète fortement les politiques. Pour parvenir à son objectif, le ministre est prêt à tout. Ainsi, dès sa prise de fonction, Monsieur Fontana a déclaré au ministère que "l'avortement est la première cause de féminicide dans le monde". Pourtant, la première cause de mortalité chez les femmes sont les violences domestiques et non à l’IVG qui, bien au contraire, contribue à sauver de nombreuses vies.

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Celui qui n’hésite pas à dire au sujet des familles homosexuelles que "La famille naturelle est attaquée. Ils veulent nous dominer et effacer notre peuple" souhaite également baisser les taxes qui touchent actuellement les produits pour enfants, pensant ainsi motiver davantage les couples à procréer. Dans un entretien au Corriere Della Sera, le ministre n’a même pas pris la peine de cacher ses valeurs rétrogrades et ses intentions, "Je suis catholique, je ne le cache pas. Et c'est pourquoi je crois et je dis aussi que la famille est naturelle, où un enfant doit avoir une mère et un père" avant d’ajouter qu’il a bien l’intention, grâce à son nouveau statut, de soutenir au maximum les organismes qui "tentent de dissuader les femmes d'avorter".

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À l’occasion de la journée du droit à l’avortement qui s’est tenue en septembre dernier, Médecins du Monde rappelait qu’"Aujourd’hui, 214 millions de femmes qui souhaitent éviter ou différer une grossesse dans les pays en développement n’ont toujours pas accès aux services de planification familiale", ce qui conduit selon l’OMS à "25 millions d’avortements non médicalisés et dangereux" et ce, seulement entre les années 2010 et 2014.
Scandaleux !

A lire aussi : ​La majorité des femmes qui avortent sont pourtant sous contraception

Voir aussi : Ces stars qui ont avorté et défendent le droit à l'IVG
Ces stars qui ont avorté ou mène un combat en sa faveur © Gettyimages
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Anais Moine
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