INTERNATIONAL - Après tout, il n'est jamais trop tard. Alors que le sommet historique entre Kim Jong-Un et Donald Trump prévu mardi 12 juin à Singapour attire l'attention des médias du monde entier depuis plusieurs semaines, la propagande nord-coréenne a informé sa population au dernier moment, rapportent nos confrères du HuffPost américain.
C'est au petit matin ce lundi 11 juin que les habitants ont été mis devant le fait accompli: leur leader venait d'atterrir en République de Singapour pour s'y entretenir avec le président des États-Unis.
Pour ce faire, le régime a utilisé plusieurs supports: un bulletin de sept minutes diffusé sur la télévision centrale coréenne, la une du quotidien Rodong Sinmun (organe officiel du Parti du travail de Corée) et des éléments de langages diffusés via l'agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA), évoquant notamment une rencontre bénéficiant de "la grande attention du monde entier".
Avant que les organes officiels ne se synchronisent pour briser le silence qui régnait autour de cet événement, les médias d'État n'avaient donné aucun détail concernant ce sommet, si ce n'est l'évocation sommaire d'une possible rencontre, mais sans préciser quand ni comment, à en croire Associated Press.
À titre d'exemple, les médias nord-coréens ont préféré parler dimanche 10 juin de l'inauguration d'un restaurant de fruits de mer par le dictateur, alors que ce dernier atterrissait à Singapour, son plus lointain voyage depuis son accession au pouvoir.
"Les Nord-Coréens jouent vraiment le jeu"
Pour des raisons évidentes, les médias nord-coréens ne couvrent rien en temps réel, l'intérêt de la propagande étant justement d'avoir un contrôle total sur le contenu diffusé, afin d'éviter que des imprévus viennent désavouer le régime.
Plusieurs observateurs estiment ainsi que l'officialisation de cette rencontre via les médias officiels peut-être considéré comme un signe positif en vue des négociations, dans la mesure où, habituellement, les agences d'État attendent la fin des rendez-vous diplomatiques pour communiquer, estime Associated Press. Ce qu'un responsable de la Maison Blanche a confirmé à ABC, qualifiant ce changement de "signe d'optimisme".
"Les Nord-Coréens jouent vraiment le jeu, ce qui suggère qu'ils planifient le succès du sommet", note encore auprès du Financial Times, Dennis Wilder, expert de l'Asie et ancien responsable à la Maison Blanche.
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