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Education

Parcoursup : Quel avenir pour les candidats refusés partout?

Ils sont 29.000 lycéens ou étudiants en réorientation à n'avoir reçu que des "non" à leur demande d'inscription à des formations sur Parcoursup. Ces candidats malheureux, qui n'avaient postulé qu'à des filières sélectives, n'ont plus qu'un seul recours possible : saisir une commission rectorale qui s'engage à  leur trouver une place dans une autre formation, "proche" de leur vœu initial. Une promesse impossible?

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Une lycéenne regarde les résultats de ses souhaits sur le site Parcoursup, le 22 mai 2018

Une lycéenne regarde les résultats de ses souhaits sur le site Parcoursup, le 22 mai 2018

AFP/Archives - DENIS CHARLET

Que vont advenir les 29.000 étudiants recalés de Parcoursup ? Ils ne représentent que 3,5 % des postulants sur la plateforme d'affectation post-bac, mais leur situation est prise très au sérieux par le ministère de l'Enseignement supérieur. Année 0 oblige, le gouvernement est attendu au tournant sur Parcoursup et déploie des trésors de communication pour montrer que le nouveau logiciel tiendra sa promesse : "aucun bachelier sur le carreau en septembre", selon les mots de la ministre Frédérique Vidal. 

142 000 étudiants (sur 800.000 en tout) sont toujours en attente d'une réponse sur Parcoursup, au gré du jeu de désistement et d'acception de leurs camarades. Mais les 29.000 naufragés dont il est question, sont eux, dans une situation plus problématique : ils n'ont reçu que des réponses négatives à leurs voeux, n'ayant postulé qu'à des filières sélectives comme des IUT, BTS, prépa et des écoles privés.

Sur ces 29.000 étudiants, 9.000 d'entre eux ont déjà démissionné de la plateforme, probablement car ils ont été acceptés dans des formations hors de la procédure Parcoursup (filières à recrutement sur concours, écoles ou universités privées). 12.500 étudiants ont disparu des radars. Les 7.500 jeunes restants ont, eux, saisi des commissions rectorales, prévues par la loi Orientation et réussite des étudiants. Ces groupes de travail, composés de présidents de formations universitaires, d'IUT, de BTS, ainsi que de cadres du rectorat sont censés recaser les postulants malheureux dans des formations proches de leurs voeux initiaux.

"On te trouvera forcément quelque chose"

Mais est-ce une promesse tenable? Honorine, élève en terminale STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable) au Havre, en doute. Elle s'est vue refuser l'entrée des trois formations auxquelles elle avait postulé sur Parcoursup : un BTS Photo et deux IUT Information et communication. 

"Je n'ai pas un super bon dossier scolaire, mais je pensais que j'aurais au moins une place, raconte-t-elle. J'étais allée à toutes les journées portes ouvertes et j'avais bétonné mes lettres de motivations". Après avoir accusé le coup, Honorine s'est tournée vers son proviseur et son prof' principal qui l'ont aiguillée vers une commission rectorale. "Ils m'ont dit de ne pas m'inquiéter, qu'on me trouverait forcément une formation", explique-t-elle. "Mais de ce que j'ai compris de mes premiers échanges avec ma conseillère d'orientation, ils voudraient m'orienter vers des études qui correspondent aux débouchés de ma filière. Or j'ai été orientée de force et je n'ai pas du tout envie de travailler dans le développement durable, je l'avais écrit dans ma lettre de motivation", souffle-t-elle, dépitée. 

"Les marges de manœuvre sont très limitées "

C'est tout le défi de ces commissions rectorales : faire des offres qui correspondent vraiment aux souhaits des étudiants. Pour coller au plus près de leurs aspirations, ces groupes de travail de 6 à 7 personnes, déclarent examiner les dossiers des étudiants au cas par cas. A Paris, ils se réunissent une fois par semaine pour se coordonner. "On regarde chaque dossier et si on voit qu'il y a une place vacante dans une formation de l'académie qui correspond bien aux voeux de l'étudiant, on le contacte pour lui proposer. S'il accepte la place est bloquée", explique Stefano Bosi, vice-chancelier des universités. "Le problème, c'est le matching. Les marges de manœuvre sont souvent limitées", reconnait-il. 

En Ile-de-France, 1284 élèves ont saisi une commission rectorale. 65 % des saisines d'élèves de terminale concernent des étudiants de série technologiques et professionnelles." Eux par exemple, il faut les protéger pour éviter l’échec, donc les orienter d'avantage vers des IUT et des BTS", pointe-t-il. Les commissions travailleront tout l'été, pour trouver des solutions aux étudiants dans l'impasse, en profitant des désistements de certains candidats pour proposer à leurs naufragés, les places vacantes laissées par leurs camarades. 

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