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Explication donnée par le chef de la diplomatie émiratie Anwar Gargash? Les Houthis financeraient leur guerre grâce aux taxes qu’ils prélèvent sur les marchandises passant par le port de Hodeida. C’est cet argent, ajoute le responsable sur son compte Twitter, qui permet aux rebelles d’acquérir des armes qu’ils utilisent ensuite pour viser l’Arabie saoudite.
Alliance contre nature
Au terme de trois ans de guerre, la coalition arabe (qui est également soutenue par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni) n’a obtenu jusqu’ici que peu de succès, alors que cette aventure guerrière se transformait inéluctablement en bourbier.
L’Arabie saoudite, qui a procédé à des milliers de bombardements aériens sur le pays, n’a pas dépêché de troupes au sol, à l’inverse des Emirats qui ont déployé quelques centaines d’hommes et qui ont en outre formé autour d’eux une alliance contre nature, comprenant notamment des séparatistes sudistes et des forces sunnites radicales.La prise de Hodeida serait perçue comme une importante victoire symbolique. Elle permettrait peut-être à la coalition de consolider ses positions en vue d’éventuelles négociations de paix.
Pays sous perfusion
Ces derniers jours, les responsables de l’ONU n’en finissaient pas de prédire le pire. Lisa Grande, la coordinatrice de l’aide humanitaire pour le pays, est allée jusqu’à annoncer que 250 000 personnes risquaient de tout perdre dans cette bataille, «y compris leur vie». Selon les chiffres de l’ONU, quelque 20 millions de Yéménites (soit les trois quarts de la population) dépendent désormais d’une manière ou d’une autre de l’aide humanitaire.
La coalition arabe semble avoir estimé qu’elle avait le champ libre à la suite des déclarations de Donald Trump violemment anti-iraniennes
Parmi eux, quelque 8 millions sont directement tributaires d’une aide d’urgence pour leur survie. Or le port de Hodeida est pratiquement la seule artère ouverte pour ce pays placé totalement sous perfusion.«Nous continuons à travailler avec les agences humanitaires pour être sûrs que, une fois le port libéré, nous augmenterons drastiquement la capacité d’aide», affirme encore Anwar Gargash. Une profession de foi qui semble toutefois difficile à concevoir, tant les combats pourraient se révéler violents au sein de la ville.
Pressions sur Macron
La coalition arabe semble avoir estimé qu’elle avait le champ libre à la suite des déclarations de Donald Trump violemment anti-iraniennes. Les responsables militaires américains paraissent toutefois rechigner à apporter une aide massive à la coalition pour mener à bien cette bataille, au vu de ses conséquences humanitaires. En France, la pression augmente aussi sur Emmanuel Macron pour qu’il se désolidarise de son allié saoudien.
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Selon des sources onusiennes, bien que des explosions aient été entendues à proximité de la ville, Hodeida restait intacte mercredi. Un navire de l’ONU, transportant de la nourriture, aurait même réussi à entrer dans le port au cours de la journée.
Des combats violents
Face à une certaine pression internationale, les Emiratis garderaient encore l’option ouverte de ne pas engager les combats et d’assiéger la ville, en permettant aux rebelles d’en échapper, et de rejoindre la capitale Sanaa, par un «corridor».
«Une bataille éventuelle à Hodeida ne serait pas illégale», rappelle une source humanitaire, en référence à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui, en 2015, avait donné une sorte de blanc-seing à la coalition menée par l’Arabie saoudite. «Mais les belligérants sont tenus de respecter le droit international humanitaire. A fortiori, si la vie de dizaines de milliers de personnes est en jeu.»
«Nous continuons à travailler aves les agences humanitaires pour être sûrs que, une fois le port libéré, nous augmenterons drastiquement la capacité d’aide», affirme encore Anwar Gargash. Une profession de foi qui semble toutefois difficile à concevoir, tant les combats pourraient se révéler violents au sein de la ville.